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Royaume - Uni
Profil national
Introduction
Information générale
Au cours de ces cinq dernières années, il a été reporté que les trafiquants d’êtres humains exploitaient des victimes étrangères et britanniques. Le Gouvernement signale 10 627 potentielles victimes identifiées à travers le mécanisme national de référence(MNR). La dernière estimation établit que 13 000 victimes de la traite des êtres humains seraient actuellement exploitées au Royaume-Uni. 26 % de ces potentielles victimes déclarent avoir été exploitées en dehors du Royaume-Uni. La traite aux fins d’exploitation par le travail est la traite la plus commune et concerne surtout des hommes et des mineurs. Près de la moitié des victimes identifiées sont des enfants. Les enfants placés à l’aide sociale à l’enfance et les mineurs étrangers non accompagnés courent plus de risques d’être trafiqués. Les jeunes soumis à des gangs sont forcés de transporter de la drogue des grandes villes aux zones rurales et ce, à travers tout le pays. Les trafiquants exploitent les adultes et les mineurs pour travailler dans l’agriculture, dans la culture du cannabis, dans la construction, dans la transformation alimentaire, dans les usines, comme domestiques, dans les salons de manucure, dans la restauration, dans l’industrie hôtelière, sur les stands de lavage de voitures et sur les bateaux de pêche. En Écosse, la majorité des victimes sont originaires du Viet Nam et sont forcées à travailler dans l’agriculture, particulièrement dans les fermes de cannabis ou dans les salons de manucure. En Irlande du Nord, certains trafiquants forcent leurs victimes à voler dans les magasins et à cultiver et à distribuer de la drogue. Des jeunes femmes et des filles originaires d’Albanie, de Bulgarie, de Roumanie — dont des Roms — sont trafiquées à des fins d’exploitation sexuelle en Irlande du Nord.
Données et tendances
En 2019, 10 627 potentielles victimes d’esclavage moderne ont été référencées par le MNR : soit une hausse de 52 % par rapport à 2018. Sur ce nombre total de victimes identifiées en 2019, 2/3 d’entre elles déclarent avoir été exploitées au Royaume-Uni uniquement, 26 % déclarent avoir été victimes d’exploitation uniquement à l’extérieur du pays. Les victimes potentielles sont originaires de 91 pays. La majorité est originaire du Royaume-Uni, d’Albanie et du Viet Nam. La moitié des victimes sont des personnes qui expliquent avoir été exploitées lorsqu’elles étaient adultes, 43 % étaient mineures. 3391 victimes sont des femmes, 7224 sont des hommes, une victime était transsexuelle, le sexe des 11 victimes restantes n’a pas été spécifié. Les autorités ont identifié 4550 mineurs soit une augmentation de 3137 comparé à 2018 : cela s’explique par la prise de conscience du grand public et des autorités quant au recrutement d’enfants par les gangs des comtés qui les utilisent comme mules pour transporter la drogue à travers le pays.
Le résumé complet sur les statistiques du MNR/des tendances peut être trouvé sur leur site web.
Cadre législatif et politique
https://www.gov.uk/government/organisations/legal-aid-agencyConditions d’entrée sur le territoire
Les ressortissants des 15 États membres de la CEDEAO et les autres pays (Tchad, Libye et Mauritanie) : ont besoin d’une autorisation d’entrée avant leur arrivée au Royaume-Uni. Les exigences peuvent varier en fonction de la nationalité, de l’objet de la visite et de la durée du séjour.
Exemption de visa : tous les ressortissants de l’UE, les ressortissants des pays membres de l’Espace économique européen, les ressortissants suisses et les ressortissants des pays du Commonwealth.
Susceptibles changements liés au Brexit : il n’y aura pas de changements en ce qui concerne les droits des ressortissants des pays de l’UE établis au Royaume-Uni jusqu’en juin 2021.
Législation nationale
Même après la sortie de l’Union européenne le 31 décembre 2020, le Royaume-Uni reste membre du Conseil de l’Europe. Il continue donc à respecter la Convention du Conseil sur la lutte contre la traite des êtres humains. Le Royaume-Uni reste signataire de la Convention européenne des droits de l’homme.
Le Royaume-Uni a ratifié la Convention des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée et le Protocole concernant la prévention, la répression et la punition de la traite des personnes ainsi que le Protocole contre la traite illégale de migrants par terre, par mer et par air (tous deux ratifiés en 2006). Le Royaume-Uni est aussi signataire de la Convention des Nations Unies relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et de ses protocoles facultatifs concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Le Royaume-Uni est signataire des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) : les conventions 29 et 105 sur le travail forcé, la convention 182 sur l’élimination des pires formes de travail des enfants.
La majorité des lois européennes a été transposée dans la loi britannique et donc, même si le Royaume-Uni n’est pas lié à la directive européenne anti-traite de 2011, son contenu fait maintenant parti de la législation britannique.
AU NIVEAU NATIONAL : LÉGISLATION LA PLUS PERTINENTE ET LA PLUS RÉCENTE
La loi de 2015 sur l’esclavage moderne englobe toutes les formes de traite des êtres humains, d’esclavage, de crime de travail forcé ou obligatoire. Elle est entrée en vigueur le 31 juillet 2015. Cette loi donne les outils nécessaires aux autorités policières pour combattre l’esclavage moderne : elle met en place des condamnations pouvant atteindre la perpétuité, développe la protection des victimes, établit la création d’un commissaire anti-esclavage et définit le devoir de transparence et de notification des chaînes d’approvisionnement (TISC). Avec cette disposition, le Royaume-Uni est le premier pays au monde à exiger que les entreprises justifient les démarches qu’elles ont engagées pour éradiquer l’esclavage moderne sur leurs chaînes d’approvisionnement. Le Gouvernement consulte les propositions qui ont été faites pour renforcer la disposition TISC de la loi. Ses conclusions sur cette consultation seront publiées en temps voulu. Le Gouvernement a également mis en place un service en ligne gratuit mettant à disposition des témoignages sur l’esclavage moderne afin que les consommateurs, les ONG et les investisseurs comprennent plus facilement l’action mise en place par les organisations qui luttent contre l’esclavage moderne sur les chaînes d’approvisionnement. Cette loi a aussi créé un devoir d’information afin que les autorités compétentes signalent les personnes qui se trouvent en Angleterre et/ou au Pays de Galles et qu’ils pensent être victimes de l’esclavage ou de la traite des êtres humains auprès du Home Affairs (ministère de l’Intérieur). D’autres lois nationales relatives à la lutte contre la traite des êtres humains.
L’Autorité Gangmasters et l’Autorité pour les abus du travail (GLAA) poursuit ses efforts dans le cadre de sa fonction définie par la loi sur la police et la preuve criminelle (PACE) de 1984 pour enquêter les crimes sérieux d’exploitation par le travail.
Le mécanisme national de référence (MNR) est le système britannique d’identification et d’assistance aux victimes d’esclavage moderne créé dans le cadre de la Convention du Conseil européen de lutte contre la traite des êtres humains entrée en vigueur le 1er février 2008. Le Gouvernement est actuellement en train de réformer le MNR dans le but d’assister plus de victimes. Une autorité compétente unique a été lancée en 2019 et permet maintenant une prise de décision plus efficace et plus souple. L’organe d’examen constitué de diverses agences assure également un contrôle additionnel et indépendant en ce qui concerne l’adoption de décisions de qualité. Un nouveau système numérique a été élaboré pour contribuer au processus du MNR : il fournit un point de référence unique pour tout le Royaume-Uni de manière à faciliter les démarches de ceux qui sont en première ligne et qui réfèrent les victimes aux institutions d’assistance. Ce système numérique établit aussi un processus de gestion effective et efficace des cas en rendant possible l’identification des victimes. Une assistance spécialisée pour les enfants victimes de la traite des êtres humains et de l’esclavage moderne a été mise en place à travers le réseau Independent Child Trafficking Guardians (ICTG) (Tuteurs indépendants pour les enfants victimes de la traite) qui est opérationnel dans un tiers des autorités locales d’Angleterre et du Pays de Galles. L’organisation des défenseurs des victimes de la traite (ICTA) assiste les enfants victimes à comprendre et à naviguer la complexité des services d’aide à l’enfance, des services de l’immigration et de la justice.
En ce qui concerne le TIM :
La loi sur l’immigration de 1971, section 25 établit le crime d’assistance à l’immigration illégale (connu comme facilitation). Ce crime a été substitué par la section 143 de la loi de 2002 sur la nationalité, l’immigration et l’asile qui est entrée en vigueur le 10 février 2003. Cette disposition élargit et prolonge les anciennes dispositions de facilitation, assimile tous les actes qui facilitent une violation de la loi de l’immigration par des citoyens non européens ainsi que les actes définis par l’ancien crime « d’hébergement ».
Nouvelles politiques existantes
La loi sur l’esclavage moderne de 2015 : le texte réglementaire (v1) a été publié le 24 mars 2020 et rassemble en un seul lieu les documents existants et déjà publiés qui définissent les rôles et les responsabilités des autorités publiques et des partenaires concernant l’identification et la protection des victimes de l’esclavage moderne. Il met également en place, et pour la première fois, l’assistance disponible pour les victimes de l’esclavage moderne et comment elles peuvent y accéder.
Stratégie sur l’esclavage moderne : lancée en novembre 2014, la Stratégie sur l’esclavage moderne définit une approche intergouvernementale globale de lutte contre l’esclavage moderne.
Nouveau système d’immigration adoptée le 19 février 2020. Le Gouvernement définit les modalités du système d’immigration du Royaume-Uni point par point. Ces nouveaux arrangements entreront en vigueur le 1er janvier 2021 lorsque la liberté de circulation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne cessera. Le système traitera les citoyens européens et non européens de la même manière, mais souhaite attirer les personnes qui peuvent contribuer à l’économie du Royaume-Uni. Les citoyens irlandais pourront toujours entrer et sortir et vivre au Royaume-Uni comme ils le font actuellement.
Évaluation indépendante de la loi sur l’esclavage moderne de 2015 — rapport final et recommandations publiés le 22 mai 2019.
Normes concernant l’assistance aux survivants de la traite des êtres humains, 2018 : The Human Trafficking Foundation (Fondation sur la traite des êtres humains), en collaboration avec les experts du secteur anti-trafic, a pour but de définir des orientations à l’attention de toutes les entités britanniques qui offrent une assistance de grande qualité aux adultes survivants victimes de l’esclavage moderne et de la traite. Ces orientations établissent un cadre flexible intégrant des principes généraux et des recommandations pratiques que les institutions d’assistance peuvent incorporer à leurs politiques et procédures déjà existantes :
Le Royaume-Uni a adopté l’initiative Global Compact sur les migrations en 2018.
Bonnes pratiques entrepreneuriales : mise en place des principes généraux concernant les droits de l’homme et l’entrepreneuriat, 2016 :
Devoir d’informer le ministère de l’Intérieur sur de potentielles victimes d’esclavage moderne.
Évaluation indépendante sur les visas pour les travailleurs domestiques à l’étranger par James Ewin, 2015.
Mesures en place concernant l’aide juridique aux victimes et leur indemnisation
L’ASSISTANCE JURIDIQUE
Sous l’autorité du ministère de la Justice, Legal Aid Agency (LLA) (’Agence de l’assistance juridique) a confirmé que les victimes de tous les types d’esclavage moderne ont le droit de recevoir des conseils gratuits sur l’immigration (paragraphe 32A de la loi sur l’assistance juridique, la peine et la condamnation, LASPO).
Les victimes de l’esclavage moderne :
Ont droit à l’assistance juridique gratuite lorsqu’elles ont besoin de conseils sur les questions de migration et sur la permission pour leur entrée ou leur maintien dans le pays, lorsqu’elles ont une déclaration du Gouvernement établissant leur statut de potentielles victimes de la traite (nommée décision pour «motifs raisonnables ») ou lorsqu’elles sont déclarées victimes de traite (nommée décision pour «motifs probants »);
Ont droit à l’assistance légale lorsqu’elles demandent qu’on leur accorde une autorisation discrétionnaire de maintien dans le pays comme victime ;
Ont le droit à l’assistance juridique lorsque leur demande d’immigration a été formellement ou informellement faite (par exemple, lors d’utilisation ou non d’une demande pour une autorisation);
Ont le droit à l’assistance juridique lorsqu’elles demandent un conseil sur leur statut de victime de la traite, mais uniquement lorsqu’elles sollicitent une assistance concernant l’autorisation d’entrée et/ou de leur maintien dans le pays (et pas seulement parce qu’elles sont victimes);
Les personnes n’appartenant pas aux catégories énumérées ci-dessus doivent faire une demande de financement pour les cas exceptionnels si elles souhaitent recevoir une assistance gratuite sur les questions d’identification ou d’autorisation pour rester dans le pays.
Au Royaume-Uni, la période de réflexion et de rétablissement n’est pas définie par la législation, mais reste encadrée par les orientations politiques des autorités compétentes. En vertu de ces orientations, toutes les victimes de la traite qui reçoivent une autorisation de séjour positive pour motifs raisonnables peuvent obtenir une période de réflexion et de rétablissement de 45 jours. Ces orientations permettent également aux autorités compétentes d’évaluer la justification de la prolongation de cette période en prenant en compte les facteurs tels que les questions de santé, les questions de santé mentale et/ou psychologique (dont les troubles de stress post-traumatique), et les niveaux d’intimidation potentiellement subie par la victime. Il n’y a, actuellement, aucune limite concernant le renouvellement de la période de réflexion et de rétablissement.
Il n’y a pour le moment pas de permis de séjour spécifique pour les victimes de la traite. Une autorisation discrétionnaire peut être envisagée lorsque Home Affairs (le ministère de l’Intérieur) a rendu une décision sur la base de motifs probants qu’une personne est victime d’esclavage moderne et qu’elle n’est pas éligible pour un autre type d’autorisation (demande d’asile ou protection humanitaire) ou autre :
Une autorisation est nécessaire due à des circonstances personnelles;
Une autorisation est nécessaire pour obtenir une indemnisation ;
Les victimes collaborent avec la police dans leur enquête.
Pour plus d’information, veuillez voir: Orientations sur les considérations pour une autorisation discrétionnaire concernant une victime de l’esclavage moderne, 2018
Le projet de loi sur l’esclavage moderne de Lord McColl (assistance aux victimes) a échoué lors de son passage au parlement en 2019.
Mesures de protection spéciales concernant les enfants. Lorsque des enfants sont identifiés comme victimes potentielles de l’esclavage moderne, leur sécurité et leur bien-être sont une priorité. Le Royaume-Uni respecte ses obligations légales en chargeant les autorités locales du devoir de protection des enfants. Les mesures déjà existantes sont définies par la loi sur les enfants de 1989. Les autorités locales sont responsables de la protection et la promotion du bien-être des enfants dans leur région : la question des enfants victimes de l’esclavage moderne en fait partie. Les services locaux d’aide à l’enfance travailleront en étroite collaboration avec la police et toute autre agence qui offrent l’assistance nécessaire aux enfants potentiellement victimes de la traite. Plus d’informations sur les rôles et les responsabilités de l’autorité locale sont accessibles sur le site du Department for Education (département de l’Éducation) concernant « l’assistance pour les enfants migrants non accompagnés et les enfants victimes de l’esclavage moderne tel que défini par les obligations légales ».
L’INDEMNISATION DES VICTIMES
Les victimes peuvent présenter une demande auprès de la Criminal Injuries Compensation Authority (CICA) (l’autorité responsable des indemnisations pour blessures résultant d’un crime) si elles ont été victimes d’un crime violent. En général, l’assistance juridique n’est pas proposée en ce qui concerne les demandes à la CICA. Les victimes se doivent de coopérer avec la police jusqu’à un certain niveau. Les victimes ayant reçu une condamnation ultérieure qui donne lieu à une peine communautaire ou à une peine de prison ne peuvent pas présenter de demande à la CICA : cela inclut les condamnations pour crimes commis alors que la personne était trafiquée.
La section 47 de la loi sur l’esclavage moderne a amendé la Legal Aid, Sentencing and Punishment of Offenders Act (LASPO) (loi de l’assistance juridique, de la peine et de la condamnation) de 2012 afin de garantir que les victimes de l’esclavage moderne, du travail forcé et de la servitude puissent faire une demande d’indemnisation à leurs trafiquants. Dans le cadre de la loi, les victimes de la traite ont le droit de recevoir une assistance juridique pour effectuer leur demande d’autorisation pour rester au Royaume-Uni et leur demande d’indemnisation dans le cadre de la loi sur l’emploi et de dommages et intérêts. Cette disposition ne prend pas en compte les requêtes effectuées auprès de la Criminal Injuries Compensation Authority (CICA) (l’autorité responsable des indemnisations pour blessures résultant d’un crime).
La loi sur l’esclavage moderne déclare les tribunaux aptes à émettre des ordonnances de réparation pour cause de traite et d’esclavage à l’encontre des trafiquants qui ont été condamnés. Cette disposition ne prend pas en compte les nombreuses situations dans lesquelles les poursuites judiciaires et la condamnation n’ont pas été possibles. Pour que la victime puisse obtenir une indemnisation dans le cadre d’une ordonnance de réparation pour cause de traite et d’esclavage, l’accusé doit avoir été condamné en vertu de la loi et une ordonnance de confiscation doit avoir été lancée contre lui/elle. Les victimes de la traite peuvent refuser de coopérer dans une enquête de police pour diverses raisons dont la peur de représailles : cette solution n’est donc possible que pour un nombre limité de victimes.
Si une personne est accusée de traite ou d’autres crimes, le tribunal peut, en vertu de la section 130 de la Powers of the Criminal Court (loi sur les pouvoirs des cours pénales) (condamnation) de 2000, rendre une décision exigeant que l’accusé paie une indemnisation à la victime. Cette décision est applicable dans les cas où il n’y a pas assez de preuves pour prouver un crime défini par la loi sur l’esclavage moderne mais qu’une condamnation est obtenue pour un autre crime commis contre la victime de la traite (par exemple : agression, harcèlement, intimidation, viol, séquestration et fraude). Une indemnisation peut être attribuée pour blessure personnelle, perte ou dommage résultant d’un crime. En général, les ordonnances d’indemnisation ne prennent pas en compte les salaires non payés de la période d’exploitation. Comme c’est le cas pour les ordonnances d’indemnisation pour cause de traite et d’esclavage, une ordonnance d’indemnisation ne peut être faite que si l’accusé a été condamné pour un crime, ce qui réduit significativement l’accès à cette forme d’indemnisation.
La victime peut déposer une « plainte civile » auprès du tribunal civil sur la base des blessures subies (qui incluent les souffrances psychologiques et la douleur). Il n’existe pas de recours civil contre la traite des êtres humains dans la loi britannique. Cependant, les victimes de la traite peuvent déposer une plainte civile auprès du County Court (tribunal local) ou de la High Court (Haute Cour) sur la base de crimes définis par le Code civil tels que le harcèlement, l’intimidation, la séquestration, la fraude, l’agression ou la rupture de contrat. Une victime peut également déposer plainte contre une institution publique ou contre le Royaume-Uni pour les manquements tels que cela est défini par la loi sur les droits de l’homme de 1998 : cela peut être sur les manquements de la police à enquêter convenablement sur leur cas ou sur les défaillances des autorités à protéger les victimes contre de nouveaux dangers.
Les victimes peuvent porter plainte auprès du Employment tribunal (tribunal de l’emploi) pour des abus en lien avec leur emploi tels que la discrimination, des prélèvements non conformes à la loi ou le non-paiement du minimum salarial.
Pour plus d’informations, veuillez voir DWP Compensations
Plan d’action national sur la TEH et le TIM
Plan d’action sur la traite des êtres humains et le trafic illégal des migrants
En mars 2007, le Gouvernement britannique a lancé le premier Plan national d’action de lutte contre la traite des êtres humains. Il comprend 38 mesures organisées dans quatre domaines :
La prévention,
L’investigation, l’application de la loi et les poursuites judiciaires,
La protection et l’assistance aux victimes,
Les mesures spécifiques concernant les mineurs victimes de la traite
En vertu de ce plan d’action, la lutte contre la traite des êtres humains est complètement intégrée aux fonctions de l’agence britannique de gestion des frontières (UK Border Agency). Le plan d’action fait également mention de la Modern Slavery and Human Trafficking Unit (MSHTU) (cellule de lutte contre l’esclavage moderne et la traite des êtres humains) qui a créé des liens étroits entre les services de l’immigration et les forces de l’ordre.
La réponse du Gouvernement britannique contre l’esclavage moderne est structurée autour du schéma des « quatre P » utilisé dans la Stratégie contre l’esclavage moderne depuis 2014. En 2018, le Gouvernement a publié une nouvelle stratégie concernant le crime organisé et grave qui prend en compte l’esclavage moderne et qui vient compléter la stratégie de 2014.
En 2019, le Gouvernement britannique a créé le Independent Anti-Slavery Commissioner (IASC) (commissaire indépendant anti-esclavage). L’IASC joue un rôle instrumental en donnant un avis indépendant sur les questions concernant l’esclavage moderne et la manière dont elles doivent être adressées à travers tout le pays.
Le plan stratégique du commissaire indépendant anti-esclavage 2019-2021 a quatre priorités :
Améliorer l’assistance aux victimes
Renforcer l’application de la loi et les procédures pénales
Se concentrer sur la prévention
Tirer profit de la recherche et de l’innovation
Déclaration du Gouvernement britannique à propos de l’esclavage moderne
Rapport annuel 2019 sur l’esclavage moderne (d’autres rapports d’années précédentes sont également disponibles
Autres plans d’action existants, en lien avec TEH et TIM
Stratégie pour en finir avec les violences contre les femmes et les filles 2016-2020. En mars 2019, une stratégie actualisée a été publiée pour réaffirmer la détermination d’en terminer avec les violences contre les femmes et les filles. Cette « nouvelle » stratégie met en place des actions additionnelles pour renforcer la réponse du Gouvernement et ce, jusqu’à 2020. L’actualisation du plan d’action établit en détail les progrès effectués par rapport aux actions définies dans la stratégie de 2016
Agences d’appui et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains (TEH)
Autorité compétente et mécanismes utilisés pour l’identification et la reconnaissance officielle des personnes victimes de TEH
Le mécanisme national de référence (MNR) est le système britannique d’identification et d’assistance pour les victimes d’esclavage moderne. Il a été créé dans le cadre de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains entrée en vigueur le 1er février 2008. The Single Competent Authority (l’autorité unique compétente) placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur a été lancée en 2019 et permet une prise de décision plus rapide et mieux coordonnée. L’assistance est fournie à travers le contrat d’assistance aux victimes coordonné par l’Armée du Salut. Les premiers intervenants effectuent la référence auprès de the Single Competent Authority (l’autorité unique compétente).
La décision qui détermine si une personne est une victime potentielle de l’esclavage moderne est prise s’il existe des motifs raisonnables de le déclarer (l’objectif est d’atteindre cinq jours ouvrables entre la réception du reçu de la référence et la décision). S’il est décidé que la personne est une victime potentielle, elle pourra prétendre à un logement sûr si elle en a besoin, à une période de réflexion et de rétablissement et à l’assistance d’un spécialiste pour une période minimum qui pourra être rallongée si besoin est, ou si la décision prend plus de temps.
Au cours de cette période, des informations complémentaires sont collectées concernant la référence effectuée par les premiers intervenants et les autres organisations. Ces derniers vont décider, au final, si la personne est effectivement une victime d’esclavage moderne.
Une assistance est accessible pour les personnes qui ne souhaitent pas être enregistrées dans le MNR.
Services et agences d’assistance aux victimes/coordonnées
Il n’existe pas de brochure, mais il existe un inventaire des services qui existent au Royaume-Uni, disponible sur le site web, Human Trafficking Foundation- Mapping Trafficking Survivor Services. La Human Trafficking Foundation (fondation sur la traite des êtres humains) a travaillé avec le commissaire anti-esclavage et ATLEU pour référencer les services d’assistance pour les survivants de la traite des êtres humains au Royaume-Uni. L’unité de transformation de la police contre l’esclavage moderne utilise maintenant cet inventaire pour aider les forces de police à trouver les services les plus adéquats pour les potentielles victimes qu’elles rencontrent. L’inventaire détaille par couleurs tous les services d’assistance disponibles ainsi que les critères d’accès et les coordonnées : logement (bleu); dépôt (marron); éducation et formation professionnelle (vert foncé); diffusion, traitement des dossiers et sensibilisation (violet) ; assistance et conseil psychologiques (vert clair); assistance juridique (rose); partenariats entre diverses organisations et anti-esclavage (jaune).
Cadre institutionnel
Institutions chargées de l’identification des victimes de la traite des êtres humains et de l’identification des trafiquants sur le terrain
Les organisations publiques ou indépendantes et les autorités autorisées à intégrer les potentielles victimes de l’esclavage moderne dans le MNR sont les suivantes :
Les forces de police
Certains départements du Home Office (ministère de l’Intérieur)
Le département responsable des visas et de l’immigration
La police des frontières
La police de l’immigration
L’agence nationale contre le crime
Les autorités locales
Le GLAA (Gangmasters et l’Autorité pour les abus du travail)
Les fondations de protection sociale et sanitaire
L’Armée du Salut
L’association Help Migrant
L’association Medaille Trust
L’association Kalayaan
L’association Unseen
L’association Tara Project (Écosse)
NSPCC (CTAC)
BAWSO
L’association New Pathways
Le Refugee Council (conseil des réfugiés)
La référence est enregistrée par la SCA au sein du Home Office (ministère de l’Intérieur) qui étudie le cas et supervise le processus de décision d’identification formelle de la victime
Agence chargée de la gestion et du contrôle des frontières, de l’entrée et de la sortie du territoire
La Border Force (police des frontières) est une division du Home office (ministère de l’Intérieur). Elle est en charge des opérations de contrôle frontalier aux aéroports, aux ports et aux gares du Royaume-Uni.
La Border Force (police des frontières) est responsable pour :
La vérification du statut migratoire des personnes arrivant et quittant le Royaume-Uni ;
La fouille des bagages, des véhicules et des cargos pour la recherche de produits illicites ou de migrants illégaux ;
La surveillance des côtes britanniques et la fouille des navires;
Le recueil de renseignements;
L’alerte auprès de la police et des services de sécurité sur les individus suspects.
Institutions/organismes nationaux chargés de la question du trafic illicite de migrants
Border Force (police des frontières) (voir ci-dessus)
Immigration Enforcement (police de l’immigration) : qui a été créée le 1er avril 2012. Elle est responsable de la prévention des abus, de la localisation de trafiquants de migrants et de l’application de la loi sur l’immigration. Elle travaille en partenariat avec la police pour réguler les questions migratoires dans le cadre de la politique définie par le Gouvernement. Son objectif est d’empêcher l’entrée illégale et le séjour illégal de migrants sur le territoire britannique, de traiter les menaces liées à l’immigration illégale, d’encourager et d’imposer le départ du Royaume-Uni aux migrants en situation irrégulière.
National Crime Agency (NCA) (agence nationale contre le crime). Les officiers de la NCA travaillent en première ligne. Ils sont en charge de recueillir les renseignements et d’établir le schéma le plus précis possible des menaces liées au crime organisé, de poursuivre sans relâche les criminels les plus dangereux et de développer des compétences spécialisées au nom des forces de police et des autres partenaires.
Comité de coordination / cellule de lutte / observatoire sur la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
De 2011 à 2016, le Gouvernement du Royaume-Uni, le Gouvernement écossais, l’exécutif nord-irlandais et le Gouvernement gallois ont participé au Groupe ministériel interdépartemental (Inter-Departmental Ministerial Group—IDMG) sur l’esclavage moderne dans le but de collaborer et de coordonner les efforts dans la lutte contre la traite des êtres humains.
En 2017, le Modern Slavery Taskforce du Premier ministre (groupe de travail sur l’esclavage moderne) a endossé la majorité des fonctions jusque-là détenues par l’IDMG, le ministre de l’Intérieur a assumé le rôle de rapporteur national pour le Royaume-Uni tel que défini par l’article 19 de la directive de l’Union européenne sur la lutte contre la traite des êtres humains et qui inclut également la publication de rapports annuels présentant les courants de l’esclavage moderne et les résultats des actions de lutte.
Il existe également un Modern Slavery Strategic Implementation Group (MSSIG) (groupe de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre l’esclavage moderne). Ce groupe a été établi dans le but d’aider à la mise en œuvre de l’agenda du Gouvernement britannique concernant la lutte contre l’esclavage moderne et ce, à travers la collaboration et l’engagement du Gouvernement avec les administrations concernées, les ONG et les entreprises privées. En septembre 2018, le groupe est renouvelé et reconnaît que l’esclavage moderne est un problème complexe aux multiples facettes. Six groupes thématiques sont alors créés au sein de MSSIG pour couvrir les différents courants de la stratégie de lutte contre l’esclavage moderne : l’application de la loi, la prévention, la protection, la préparation, l’international et les enfants. Chaque groupe thématique décide de ses priorités et de son plan de travail en partenariat avec le ministère de l’Intérieur. Les présidents de chaque groupe alimentent en informations le groupe central qui se réunit une fois par trimestre. Pour en savoir plus sur le MSSIG, contacter la Human Trafficking Foundation (fondation sur la traite des êtres humains).
Unités spécialisées sur les questions de la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
Il n’y a pas une agence spécialisée unique, mais plusieurs organisations responsables pour les opérations de lutte contre la traite des êtres humains lorsque cela concerne l’identification, le sauvetage et les enquêtes criminelles.
La National Crime Agency (NCA) (agence nationale contre le crime) dirige la lutte contre le crime organisé au Royaume-Uni. Les officiers de la NCA travaillent en première ligne. Ils sont en charge de recueillir les renseignements et d’établir le tableau le plus précis possible des menaces liées au crime organisé, de poursuivre sans relâche les criminels les plus dangereux et de développer des compétences spécialisées au nom des forces de police et des autres partenaires.
Le Modern Slavery Human Trafficking Unit (MSHTU) (unité de lutte contre la traite des êtres humains et de l’esclavage moderne)—NCA
Le MSHTU fait partie de la cellule contre le crime organisé de la NCA. Tous travaillent de façon coordonnée sur le territoire britannique et au niveau international en lien avec un large réseau de partenaires.
Les rapports annuels sont disponibles ici :
Mécanismes existants
Hotline, assistance téléphonique et/ou existence d’un site internet pour les cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
TEH/TIM (Ligne téléphonique d’assistance esclavage moderne) - 08000 121 700
Autres (Protection des enfants/ assistance) - 0800 1111
La Hotline est gratuite et accessible 24/24, 7/7 Autres solutions d’assistance
Mesures mises en place aux frontières concernant la détection des cas de TEH et de TIM
La police des frontières travaille en étroite collaboration avec les forces de police et les ONG dans les pays d’origine afin d’intercepter les trafiquants, d’informer les victimes sur les risques d’être trafiquées vers le Royaume-Uni et de leur fournir une assistance et une protection contre les risques d’être retrafiquées.
Measures taken include:
Assurer que les officiers reçoivent une formation suffisante qui leur permettra de décoder les signes de traite et de comprendre les menaces de traite qui sont spécifiques à leurs aéroports et à leurs ports.
Déployer les équipes de protection spécialisées sur les questions de traite aux principaux aéroports et ports afin d’apporter une assistance aux victimes identifiées aux frontières et s’assurer qu’elles reçoivent immédiatement l’assistance dont elles ont besoin.
Guider le personnel de première ligne de la police des frontières sur les questions des victimes d’esclavage moderne.
Diffuser le manuel d’opération de la police des frontières auprès du personnel, particulièrement la section intitulée « traite des êtres humains (et esclavage moderne) ». Cette section comprend un guide des indicateurs de traite et d’esclavage moderne, des informations sur le traitement des victimes potentielles et sur la manière de les référer au MNR. Elle indique également une représentation détaillée des processus et fournit une liste de liens internet vers d’autres documents de référence.
Plus d’informations sur les actions entreprises par le Royaume-Uni quant à la détection de TEH et de TIM aux frontières peuvent être trouvées dans le rapport « An Inspection of Border Force’s Identification and Treatment of Potential Victims of Modern Slavery »
Mécanisme national de référence (MNR) et/ou procédures opérationnelles standardisées (SOP)
Le mécanisme national de référence (MNR) est un cadre de référence qui vise à référencer l’identification des victimes de la traite des êtres humains et à s’assurer qu’elles reçoivent l’assistance appropriée. Le MNR est aussi un mécanisme à travers lequel le Home Office (ministère de l’Intérieur) collecte des données sur les victimes. Cette information contribue à établir une image claire de l’étendue de la traite des êtres humains sur le territoire britannique. Depuis avril 2019, les décisions sont prises par Single Competent Authority (SCA) (l’autorité compétente unique) qui dépend du Home Office (ministère de l’Intérieur) qui est le premier responsable de la mise en place du MNR.
Les premiers intervenants remplissent les formulaires de référence et les envoient à l’autorité compétente unique (SCA). Cette dernière va rendre une première décision fondée sur des motifs raisonnables dans les cinq jours qui suivent le dépôt du formulaire. Une décision positive déclenche la période de réflexion et de rétablissement d’une durée de 45 jours et l’accès à l’assistance spécialisée pendant que la situation des victimes est étudiée. Cela inclut :
L’accès à une assistance juridique ;
Un logement;
Une protection ;
Une assistance émotionnelle indépendante et concrète.
Cette assistance est fournie à travers le contrat d’assistance aux victimes coordonné par l’Armée du Salut et d’autres organisations. L’Armée du Salut évalue chaque victime potentielle et détermine l’assistance la plus appropriée. La victime doit donner son consentement pour que son signalement soit enregistré dans le MNR. L’Armée du Salut doit être contactée le plus vite possible afin que l’assistance puisse être mise en place (avant la décision fondée sur des motifs raisonnables). Si la victime a besoin d’une assistance immédiate, l’Armée du Salut doit être contactée immédiatement. Pour plus d’informations sur le MNR, suivre les liens suivants :
UK home office: Guidance National referral mechanism guidance: adult (England and Wales)
Salvation Army: Supporting Survivors: Modern Slavery and Human Trafficking in UK
Modern Slavery Helpline: National Referral Mechanism Overview
UK Home Office: National Referral Mechanism Statistics: UK, End of Year Summary, 2019
Il existe également le Statutory Guidance for the Modern Slavery Act (la loi d’orientation légale sur l’esclavage moderne et qui est la législation qui concerne la traite des êtres humains) qui fournit les orientations pour les organismes publics en ce qui concerne l’entrée en vigueur de la loi.
Agences judiciaires chargées d’enquêter sur les cas de TEH et de TIM
Les enquêtes criminelles, dont celles concernant les crimes de TEH, sont principalement prises en charge par :
Le Modern Slavery Police Transformation Unit (MSPTU) (unité de transformation de la police contre l’esclavage moderne) qui fait partie du NCA — a été mis en place en avril 2017 afin que des équipes de spécialistes soit mises à disposition pour assister les 43 forces de police d’Angleterre et du Pays de Galles à transformer la réponse de la police contre l’esclavage moderne. Le MSPTU fournit des rapports annuels sur son site web.
Le National Anti-Trafficking and Modern Slavery Network (NATMSM) (réseau national de lutte anti-traite et contre l’esclavage moderne) rassemble les commissaires de la police criminelle de tout le pays pour travailler sur les questions relatives à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains.
Les organisations qui travaillent sur les crimes de TIM sont :
La National Crime Agency (agence nationale contre le crime). La NCA dirige une cellule britannique qui travaille sur la menace du crime organisé contre l’Europe dans la région Méditerranée et sur le territoire britannique. Le projet INVIGOR comprend aussi des partenaires britanniques tels que la police d’immigration, la police des frontières et le service des poursuites judiciaires de la Couronne. La cellule est active dans les pays d’origine et de transit, elle collecte des renseignements et participe à l’élaboration de compétences internationales pour combattre la menace. La NCA travaille étroitement avec divers partenaires en Europe et sur le territoire britannique en échangeant des renseignements et des ressources pour empêcher le développement de réseaux de trafic de migrants à travers le continent.
Laboratoire de la police scientifique pour la vérification des documents d’identité et des titres de voyage
(L’objectif est de renforcer la vérification et l’établissement de l’identité tant des victimes que des trafiquants)
Le HM Passport Office (bureau des passeports) du Home Office (ministère de l’Intérieur) est responsable de la délivrance des passeports aux nationaux britanniques et s’engage à en maintenir l’intégrité et la sécurité. Les passeports sont conçus et fabriqués de manière à être en totale conformité avec les règles de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile et des standards de l’Union européenne concernant les caractéristiques de sécurité.
L’équipe de conception des passeports comprend des experts du National Document Fraud Unit (NFDU) (unité nationale de lutte contre la fraude des documents), institution experte dans l’analyse et l’évaluation des passeports contrefaits ou frauduleusement altérés. Les passeports électroniques sont apparus en 2006 et possèdent une puce électronique dans laquelle se trouvent les informations personnelles et les photographies biométriques du titulaire. En plus des dispositifs de conception de sécurité, des entretiens individuels ont été mis en place pour les premières demandes de passeport faites par les demandeurs adultes dans le but de lutter contre les demandes frauduleuses. UK Border Agency effectue des vérifications sur tous les passeports et mène des contrôles plus précis sur certains documents lorsque les profiles concernés sont définis comme à risque. Un grand nombre d’évaluations de la qualité, de la sécurité, de l’intégrité des passeports britanniques ont également été menées.
Groupe technique de travail chargé d’étudier la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
The Modern Slavery Strategy and Implementation Groups (MSSIG) (groupes de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre l’esclavage moderne). Ces groupes ont été établis dans le but d’aider à la mise en œuvre de l’agenda du Gouvernement britannique concernant la lutte contre l’esclavage moderne, et ce, à travers la collaboration et l’engagement du Gouvernement avec les administrations concernées, les ONG et les entreprises privées. Six groupes MSSIG thématiques ont été créés pour couvrir les différents courants de la stratégie de lutte contre l’esclavage moderne : l’application de la loi, la prévention, la transparence des chaînes d’approvisionnement, l’assistance aux victimes, l’international et les enfants. Chaque groupe thématique décide de ses priorités et de son plan de travail en partenariat avec le ministère de l’Intérieur. Les présidents de chaque groupe alimentent en informations le groupe central qui se réunit une fois par trimestre.
Human Trafficking National Advisory Forum (forum national consultatif sur la traite des êtres humains) rassemble près de 90 ONG, des représentants de services et des experts, tous spécialistes de la lutte anti-traite et qui travaillent à travers tout le pays. Le forum propose une opportunité unique de discuter avec les parlementaires et les décideurs politiques.
The All Parliamentary Group on Human Trafficking and Modern Slavery (le groupe parlementaire multipartite sur la traite des êtres humains et l’esclavage moderne), avec la participation d’autres députés et homologues, se rencontre régulièrement de manière à établir un forum de discussion concernant la nature et le degré d’existence de l’esclavage moderne au Royaume-Uni
The National Cross Law Enforcement Modern Slavery Threat Group (NNCF) (le forum national des coordinateurs de réseaux) rassemble tous les coordinateurs des différents réseaux de lutte contre l’esclavage moderne et des partenaires qui travaillent sur le territoire britannique. Le NNCF souhaite faciliter le partage des meilleures pratiques entre les partenaires régionaux et encourager la collaboration dès qu’elle est possible.
The Modern Slavery Police Transformation Unit (MSPTU) (l’unité de transformation de la police contre l’esclavage moderne)
The Migration Advisory Committee (MAC) (le comité de conseil sur les migrations) est une institution indépendante, non statutaire, de durée indéterminée, non départementale et publique qui conseille le Gouvernement sur les questions migratoires.
Agence chargée de la collecte et du traitement des données administratives sur la traite des êtres humains (TEH)
Le 29 avril 2019, le ministère de l’Intérieur a pris sous sa responsabilité tout ce qui concerne le MNR dont le programme de référence, de prise de décisions et de collectes de données.
Avant cette date, la NCA était responsable de la collecte des données pour le MNR. Ces données peuvent être consultées ici. Les statistiques antérieures à 2017 peuvent être consultées sur le site des archives nationales.
The UK Modern Slavery and Human Trafficking Unit (MSHTU) (l’unité britannique sur l’esclavage moderne et la traite des êtres humains) fait partie de la National Crime Agency (NCA) (agence nationale contre le crime). Elle est également la banque de données sur la TEH et des renseignements collectés et rassemblés concernant la TEH à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume-Uni. Les renseignements sont développés et analysés pour alimenter la politique stratégique nationale et les réponses opérationnelles. La MSHTU produit des données sur le nombre de références faites auprès du MNR et sur les décisions prises par les deux autorités compétentes d’identification des victimes de la traite. Elle classe les victimes selon leur nationalité, leur sexe, leur âge et les types d’exploitation qu’elles ont subis. Ces données peuvent être consultées sur le site de la NCA.
Le centre CEOP dirige la Stratégie nationale sur la traite des enfants sur le territoire britannique. Depuis juin 2007, il a collecté des données dans le but d’établir des connaissances sur la dimension et la nature de la traite des enfants. Il a établi une base d’évaluation sur la traite des enfants au Royaume-Uni.
Il est cependant à noter qu’il existe un manque concernant la centralisation des données sur les poursuites pénales et les condamnations concernant les crimes de TEH, ainsi que sur l’absence de sanctions envers les victimes de la traite. Les autorités reconnaissent que la collecte de données fiables sur les questions de TEH auprès des acteurs principaux que sont les départements du Gouvernement, les forces de police, le secteur privé, le secteur public et la société civile, représente toujours un défi de taille. La collecte des données menée dans le cadre du MNR a largement contribué à une meilleure compréhension du phénomène de TEH, y compris en ce qui concerne les principaux pays d’origine, les groupes vulnérables et les diverses formes d’exploitation. Pourtant, cela ne suffit pas : des données plus complètes tant sur les aspects de la traite que sur les politiques de lutte contre la traite, dont les services de soutien, doivent être collectées, analysées et transmises aux organisations pour qu’elles puissent agir.
Afin d’améliorer l’identification des victimes, le rôle des premiers intervenants est en cours de réévaluation. Ce travail permettra de déterminer quelles organisations sont les plus à même d’identifier les victimes et quelles formations sont les plus adéquates pour leurs employés. Le formulaire numérique de référence lancé en août 2019 facilite le travail de référence des victimes mené par les premiers intervenants : un seul et unique point de référence existe maintenant dans tout le pays. Le traitement numérique des dossiers à travers le système est possible depuis janvier 2020. Le système améliorera la collecte et l’analyse des données et permettra d’affiner la stratégie de lutte contre l’esclavage moderne, d’accompagner les actions ciblées d’application de la loi et d’identifier les schémas d’exploitation.
Coopération transfrontalière et internationale
Accords internationaux et accords bilatéraux de coopération relatifs à la lutte contre la traite et le trafic illicite transfrontalier.
Au niveau international et régional, en plus des accords passés avec l’ONU et l’UE, le Royaume-Uni a signé les accords suivants :
En plus de la Convention internationale des Nations Unies, le Royaume-Uni a adopté le Pacte mondial des Nations Unies sur les migrations en 2018.
Le Royaume-Uni a adopté le Pacte mondial sur les réfugiés en 2018.
Brexit : le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne en janvier 2020 et passe par une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020. Il y aura donc des changements en ce qui concerne la coopération judiciaire entre le Royaume-Uni et les institutions européennes après cette date. L’impact qu’aura le Brexit sur les relations entre le Royaume-Uni et FRONTEX reste flou. De ce fait, les dispositions actuelles entre le Royaume-Uni et FRONTEX sont définies par l’article 51 de la régulation 2016/1624 qui stipule que « l’agence doit faciliter la coopération opérationnelle entre les États membres, l’Irlande et le Royaume-Uni dans le cadre d’activités spécifiques », et ne fait pas de référence spécifique à l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne.
L’impact potentiel du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) sur la lutte contre l’esclavage moderne. En 2017, l’Anti-Trafficking Monitoring Group (ATMG) (groupe d’évaluation anti-traite britannique) a rendu une analyse indiquant que l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne avait eu une influence positive sur les efforts de lutte contre la traite. Cette même analyse évalue l’impact qu’aura le Brexit et les conséquences de cet impact sur la capacité du Royaume-Uni à lutter contre l’esclavage moderne et à protéger les victimes. Des recommandations ont été faites concernant les étapes à mettre en place pour limiter les risques sur la lutte anti-traite que posera éventuellement le Brexit.
L’accord de siège entre le Royaume-Uni et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été signé en 2006. Le bureau de l’OIM à Londres, en coopération avec le Gouvernement britannique fournit une assistance au retour volontaire et à la réintégration dans le cadre du programme de réintégration et de retour volontaire assisté (AVRR). At the bilateral level, UK has signed these agreements:
At the bilateral level, UK has signed these agreements:
Le Royaume-Uni a signé des accords bilatéraux de coopération judiciaire transfrontalière avec tous ses voisins. Ces accords incluent : des mesures de police judiciaire de surveillance, de contrôle des livraisons et de poursuites transfrontalières; d’opérations de police conjointes, en particulier des patrouilles conjointes; le partage d’informations; l’assistance transfrontalière au personnel ; la collaboration dans les centres conjoints de coopération judiciaire et des douanes. Cela inclut les activités avec INTERPOL.
Le Royaume-Uni a participé aux programmes de coopération territoriale européenne (ETC), plus connus sous le nom de INTERREG depuis leur lancement il y a près de 25 ans. Le Royaume-Uni et Gibraltar sont actuellement partenaires dans un programme INTERREG transfrontalier et transnational qui représente un budget de 2,293 milliards d’euros. Ces programmes impliquent la participation des États membres de l’Union européenne — la France, l’Irlande, le Danemark, la Suède, l’Allemagne — et des États non membres comme la Norvège, l’Islande et la Suisse. Suite au Brexit, le budget de l’Union européenne peut être réduit de 16 % en fonction du niveau de contribution budgétaire du Royaume-Uni prévu dans les négociations du Brexit avec l’Europe des 27.
Plan d’action commun sur les migrations entre le Royaume-Uni et la Grèce : Ce plan d’action renforce la relation du Royaume-Uni avec l’un de ses partenaires clés et leur collaboration dans divers domaines en ce qui concerne la lutte contre l’immigration irrégulière. Ce plan garantira que les processus de retour et de demande d’asile soient les plus efficaces possibles, il renforcera la coopération sur le démantèlement des réseaux de trafic de migrants et la lutte contre les organisations criminelles entre le Royaume-Uni et les autorités judiciaires helléniques, il renouvèlera la coopération sur la recherche et les secours en mer Égée avec le déploiement d’un navire militaire de la police des frontières.
Le Protocole d’entente entre le Royaume-Uni et le Nigéria est signé en 2004 pour lutter conjointement contre la traite des êtres humains et apporter des réponses à la pauvreté endémique du pays qui pousse les Nigérians à partir et à devenir victimes de trafiquants. Cet accord est moins condescendant que les autres accords qui assument que l’assistance technique n’a lieu que dans un sens unique et que le Nigéria ne doit être que le réceptacle des formations. En reconnaissant le besoin d’une plus grande sensibilité de la part des officiers de police et des services de l’immigration britanniques, cet accord met en place des stratégies communes pour assurer la protection des victimes de la traite, la formation technique et institutionnelle pour la prévention de la traite, la protection des victimes et l’engagement de poursuites contre les trafiquants. L’accord renvoie également à des programmes d’assistance pour le rétablissement psychologique, physique et social des victimes de la traite. Pourtant, en réalité, les droits de l’homme les plus basiques sont peu respectés au cours du processus de rapatriement des victimes nigérianes trafiquées au Royaume-Uni.
D’autres rapports utiles, veuillez lire le rapport ‘Vulnerability’ to Human Trafficking : a Study of Viet Nam, Albania, Nigeria and the UK.
Mécanisme transnational de référence (MTR)
Il n’existe pas de mécanisme transnational de référence.
Pour en savoir plus sur les MRT, voir le projet et l’outil TACT (Transnational Referral Mechanism Model) de l’OIM.
Autres instruments utilisés pour la coopération internationale
PORTAIL/SITE INTERNET SPÉCIALISÉ
The UK Anti-Trafficking Monitoring Group (ATMG) (groupe d’évaluation britannique anti-traite). Anti-Slavery International (organisation internationale de lutte contre l’esclavage) anime et dirige ATMG. Cette coalition a été mise en place en 2009 et évalue la mise en place de la législation européenne contre la traite au Royaume-Uni. Le groupe examine tous les types de traite et de trafic des êtres humains y compris le trafic et la traite de citoyens britanniques. ATMG joue un rôle crucial dans l’amélioration de la réponse du Gouvernement britannique quant à la lutte contre la traite. Le groupe travaille selon une approche basée sur les droits de l’homme qui vise à protéger le bien-être et l’intérêt des victimes de la traite des êtres humains. 13 organisations de lutte contre la traite des êtres humains basées au Royaume-Uni composent ATMG : AFRUCA, Anti-Slavery International, Ashiana Sheffield, Bawso, ECPAT UK, Focus on Labour Exploitation (FLEX), la fondation Helen Bamber, Kalayaan, Law Centre (NI), le projet Snowdrop, TARA service et UNICEF Royaume-Uni.
Le groupe travaille en étroite collaboration avec la Human Trafficking Foundation (fondation contre la traite des êtres humains) et appuie des projets dans divers pays, dont la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.
D’autres ressources utiles peuvent être consultées Commissaire Anti-slavery
AUTRES RAPPORTS :
Portail du Conseil de l’Europe : Action contre la traite des êtres humains/GRETA