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Portugal

Profil national

Introduction

Information générale

Le Portugal est avant tout un pays de destination pour  les victimes de la traite des êtres humains. Le rapport  de 2019 du rapporteur national sur la traite des êtres  humains indique que les trafiquants exploitent des victimes  portugaises et étrangères sur le territoire portugais et  à l’étranger. La majorité des victimes étrangères sont  originaires de Moldavie, de Pologne, du Népal, de l’Afrique  de l’Ouest, de l’Europe de l’Est, d’Asie, et dans une moindre  proportion, d’Amérique du Sud. Les trafiquants qui utilisent  leurs victimes à des fins d’exploitation par le travail le font  dans les domaines de l’agriculture, de la construction et du  service domestique : les travailleurs migrants saisonniers  sont particulièrement vulnérables. Les trafiquants utilisent  des méthodes de recrutement frauduleuses lorsqu’il s’agit  de victimes portugaises : elles sont « employées » dans la  restauration, l’agriculture, comme domestiques au Portugal  et dans d’autres pays d’Europe. Les trafiquants recrutent  en général des femmes et des mineurs originaires d’Afrique  et d’Europe de l’Est, mais aussi du Portugal à des fins  d’exploitation sexuelle. Des enfants originaires d’Europe de  l’Est, souvent issus de la minorité rom, sont forcés à mendier  et à participer à des activités criminelles sur le territoire  portugais. Les autorités soulignent que les trafiquants  obtiennent de faux documents pour envoyer leurs victimes  dans d’autres pays européens dans le but de les exploiter à  des fins d’exploitation sexuelle. Les réseaux d’exploitation  subsahariens utilisent de plus en plus le Portugal comme  porte d’entrée dans l’espace Schengen pour exploiter des  victimes à des fins d’exploitation sexuelle et d’exploitation  par le travail. Les trafiquants vont jusqu’à exploiter des  joueurs de football : ces derniers, souvent mineurs, sont en  général originaires du Brésil.


Données et tendances 

En 2019, le Gouvernement a signalé 281 enregistrements  soit une augmentation de 38 % comparé à 2018. Durant  la même période, 188 victimes originaires de Moldavie et  du Portugal ont été enregistrées : 133 hommes (21 de plus  qu’en 2018), 75 femmes (26 de plus qu’en 2018) et 25 mineurs (15 garçons et 10 filles). Entre 2016  et 2019, l’OIM a assisté 21 victimes dans le cadre du programme de retour volontaire assisté (12  femmes et 9 hommes), victimes de traite des êtres humains, originaires de Bulgarie, de Roumanie et  du Brésil. 13 victimes sont rentrées volontairement dans le cadre du fonds d’urgence portugais pour  les victimes de la traite originaires de pays membres de l’Union européenne, en partenariat avec l’OIM. 6 victimes sont rentrées dans des pays tiers dans le cadre du programme de retour volontaire  assisté et 2 victimes sont rentrées dans leur pays d’origine financées par le fonds d’urgence de l’OIM.  


TIM : Le Portugal subit une pression migratoire forte : il est un pays de destination. Il subit aussi une  pression migratoire indirecte et devient une porte d’entrée et une plateforme de transit lorsque  le pays de destination est un pays membre de l’Union européenne. Le Portugal est la destination  finale pour des migrants arrivant d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale et d’Afrique de l’Ouest.  La pression migratoire est persistante puisqu’aucun facteur de prévention dans les pays d’origine ou  les facteurs d’attractivité dans les autres pays européens de destination (malgré la mise en place de  nouveaux vols entre le Portugal et l’Afrique de l’Ouest : depuis Banjul en Gambie et Conakry en  République de Guinée).

Cadre législatif et politique

Conditions d’entrée sur le territoire


  • Les ressortissants des 15 États membres de la CEDEAO et les autres pays  (Tchad, Libye et Mauritanie) : ont besoin d’un visa valide et adéquat en fonction de  l’objet de la visite. Ils ont également besoin d’un document de voyage valide ayant une  validité d’au moins trois mois de plus que la durée du séjour requise. 

  • Exemption de visa : tous les ressortissants de l’UE et les ressortissants suisses


Législation nationale

Il est important de rappeler qu’en ce qui concerne  ses engagements internationaux et régionaux, outre la  Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte  contre la traite des êtres humains, le Portugal a ratifié  la Convention des Nations Unies sur la criminalité  transnationale organisée et ses protocoles pour prévenir,  réprimer et punir la traite des personnes en avril 2004. Le  Portugal est également signataire de plusieurs instruments  internationaux de lutte contre la traite des êtres humains  tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes  de discrimination à l’égard des femmes et de ses protocoles  facultatifs (ratifiée en 1980), la Convention des droits de l’enfant (ratifiée en 1990), la convention  182 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur l’élimination des pires formes de travail des  enfants (ratifiée en 2000). Le Portugal est également signataire d’un certain nombre de conventions  du Conseil de l’Europe qui concernent la lutte contre la traite des êtres humains (ratifiée en 2005),  la coopération sur les affaires criminelles et la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle et  l’abus sexuel (décision du 8 mars 2012, publiée le 21 mai 2012). 


  • Le Portugal est, par ailleurs, lié par la directive 2011/36/UE du Parlement européen et du  Conseil de l’Union européenne du 5 avril 2011 concernant la prévention de la traite des êtres  humains, la lutte contre ce phénomène ainsi que la protection des victimes; par la directive  2004/81/CE du 29 avril 2004 relative au titre de séjour délivré aux ressortissants de pays tiers  qui sont victimes de la traite des êtres humains ou ont fait l’objet d’une aide à l’immigration  clandestine et qui coopèrent avec les autorités compétentes; par la directive 2004/81/CE du  29 avril 2004 relative à l’indemnisation des victimes de la criminalité, ainsi que par la décision-cadre 2001/220/JAI du Conseil du 15 mars 2001 relative au statut des victimes dans le cadre  de procédures pénales. 


Au niveau national : le cadre juridique national concernant la lutte contre la traite des êtres humains a évolué au long des années et particulièrement depuis 2007 en lien avec les engagements  internationaux du Portugal. Il n’existe pas un seul texte de loi qui couvre l’ensemble des aspects de  la lutte contre la traite des êtres humains. Les principales orientations légales concernant la TEH se  trouvent dans.


  • Le Code pénal de 1982 : qui a été amendé en 2017 afin d’introduire la définition générale  de la traite des êtres humains (articles 160, 169, 175, chapitre IV « crimes contre la liberté  individuelle) (disponible en portugais). Avant cela, seule la traite à des fins d’exploitation  sexuelle était considérée comme un crime. La clause séparée du Code pénal (article 159)  criminalise l’esclavage (voir paragraphes 144 et 161). 


  • Le Code du travail de 2003 (amendé en 2017) (disponible en portugais). 


  • La loi 23/2007 du 4 juillet 2007 (la loi sur l’immigration) qui définit le cadre légal concernant  l’entrée, la sortie, le séjour et l’extradition des étrangers et qui comprend une section sur les  victimes de TEH. Cette section établit les règles qui concernent les permis de séjour, la période  de réflexion et les droits des victimes. Cette loi a été modifiée par la loi 29/2012 entrée en  vigueur le 8 octobre 2012. 


  • Le décret législatif 368/2007 du 5 novembre 2007 qui concerne les conditions  d’attribution de la période de réflexion et du permis de séjour des victimes de TEH qui  ne souhaitent ou ne peuvent pas coopérer avec le système judiciaire. 


  • La loi 229/2008 du 27 novembre 2008 qui établit l’Observatoire sur la traite des êtres  humains (OTSH) 


  • La loi 93/99 du 14 juillet 1999 qui garantit une assistance aux témoins et aux victimes de  crimes, amendée par la loi 29/2008 du 4 juillet 2008 qui introduit, entre autres, la possibilité de  ne pas dévoiler l’identité de la victime lorsque son témoignage ou ses déclarations concernent un  crime de traite des êtres humains. 


  • La loi 5/2002 du 11 janvier 2002 définit les mesures pour combattre le crime organisé et plus  précisément celles relatives à la confiscation des biens, la loi 45/2011 du 24 juin 2011 met en  place un bureau de recouvrement des avoirs. 


  • La loi 104/2009 du 14 septembre 2009 concerne l’indemnisation des victimes de crimes  violents ; la loi 38/2009 du 20 juillet 2009 définit les objectifs, les priorités et les orientations de  la politique pénale pour la période 2009-2011 selon laquelle la lutte contre la traite des êtres  humains est l’une des priorités; et la lettre circulaire 4/2010 qui s’y rattache. 


  • La loi 49/2008 du 27 août 2008 sur l’organisation des enquêtes criminelles qui, entre  autres, donne aux deux forces de l’ordre que sont le Service des étrangers et des frontières (SEF)  et la Police judiciaire (PJ) le pouvoir de conduire des investigations en lien avec la TEH.


Modifications récentes et nouveaux décrets 


La nouvelle loi 55/2020 publiée en août 2020 définit les objectifs, les priorités et les  orientations générales de la politique pénale biennale 2020-2022. La traite des êtres humains  est présente dans les objectifs spécifiques : la promotion de la protection des victimes particulièrement vulnérables (article 3). 


  • Comme un crime entrainant une intervention prioritaire lorsqu’il est observé dans le cadre  d’un crime de groupe ou d’un crime violent, sérieux et clairement organisé (article 4) ; 

  • Comme un crime entrainant une enquête prioritaire (article 5) ;

  • Comme un crime entrainant la violation des règles de sécurité au travail (article 13) (disponible en portugais)


Nouvelles politiques existantes 



  • La résolution du Conseil des ministres n˚ 104/2017 définit la Stratégie nationale de gestion  intégrée des frontières qui identifie les principaux acteurs. La stratégie se base sur le nouveau  modèle européen de gestion intégrée des frontières — ou modèle IBM (gestion intégrée des  frontières) — qui comprend 11 paramètres et qui a été établi par l’article 4 de la réglementation  européenne n˚ 2016/1624 du Parlement européen et du Conseil européen, le 14 septembre  2016.


Mesures en place concernant l’aide juridique aux victimes et leur  indemnisation 


L’ASSISTANCE JURIDIQUE  


L’assistance juridique est un droit donné à toutes les personnes présentes sur le territoire. Elle peut  être donnée gratuitement si la personne ne peut la payer et être assurée par un conseiller juridique  privé. Selon la loi (article 15), l’assistance juridique peut être demandée à tout moment par n’importe  quelle personne, indépendamment du statut migratoire de cette dernière. Cette assistance est  encadrée dans les lois suivantes :  


  • La possibilité d’obtenir une assistance juridique est définie dans la loi 34/2004 du 29 juillet 2004,  et dans la section 112 (4) de la loi 23/2007 du 4 juillet 2007. Elle s’applique à tous les citoyens  portugais, aux citoyens européens, aux étrangers et aux personnes apatrides qui possèdent  un permis de séjour dans l’un des États membres de l’Union européenne. Le droit d’assistance  juridique des étrangers en situation irrégulière est reconnu si ce même droit est reconnu et peut  être utilisé par les citoyens portugais par la loi des pays de ces étrangers. Cette protection légale  comprend deux types d’assistance qui doivent être fournies par l’État : le conseil juridique et  l’assistance juridique (chapitre 2). 


  • L’assistance d’un interprète et/ou de la traduction de documents est définie par l’article 112  (4) de la loi 23/2007 du 4 juillet 2007. Au cours des procédures d’enquête, la présence d’un  traducteur est obligatoire à chaque étape.


L’INDEMNISATION DES VICTIMES 


La législation portugaise garantit aux victimes deux types d’indemnisation : 


  • La première est obtenue à travers les procédures pénales lorsque la victime peut obtenir une  action civile contre l’accusé (une action civile au cours d’une procédure pénale est définie par  l’article 71 du Code de procédure pénale). Lors d’une audience judiciaire et que le crime a  été prouvé, le tribunal condamne l’accusé à réparer les dommages causés à la victime. 


  • La deuxième hypothèse découle de la possibilité que l’accusé n’ait pas les moyens financiers  qui lui permettraient de dédommager la victime. Dans ce cas, la victime peut soumettre une  demande auprès de la commission de protection qui, après l’avoir étudiée, attribue à la victime  une partie du montant de l’indemnisation que l’accusé doit payer et qui a été définie par le  tribunal. Dans les cas les plus graves, lorsque la victime a souffert de dommages sérieux qui la placent dans une situation de dénuement économique, cette dernière peut immédiatement faire  une demande d’indemnisation auprès de l’État afin de pouvoir rapidement réorganiser sa vie. La  Commission de protection des victimes de crimes a seulement accès aux données des victimes  qui n’ont pas obtenu d’indemnisation auprès de leur agresseur et qui ont demandé l’aide de l’État.  


  • L’État peut avancer le paiement de l’indemnisation tel que défini par la loi 104/2009 du 14  septembre 2009. 


  • L’absence de la victime sur le territoire national n’empêche pas cette dernière d’exercer ses droits  durant la procédure pénale à condition qu’elle soit dûment représentée pour cela au cours de  toute la procédure. 


  • L’existence du fonds d’indemnisation pour les victimes de crimes permet à ces dernières,  lorsque le crime a eu lieu au Portugal (que les victimes soient portugaises ou étrangères)  d’effectuer une demande d’indemnisation pour dommages matériels et moraux (loi 104/2009 du  14 septembre 2009 sur l’indemnisation des victimes de crime violent et décret-loi 120/2010 du  27 octobre 2010). 


Plus de détails sur l’indemnisation des victimes de TEH – chapitre 3, article 15

Plan d’action national sur la TEH et le TIM

Plan d’action sur la traite des êtres humains et le trafic illégal des  migrants 


Le Bureau du rapporteur national sur la TEH, sous l’égide de CIG, est responsable pour l’ensemble  de la mise en application du plan d’action national. Le premier plan d’action portugais de lutte contre  la traite des êtres humains a été adopté par la résolution du  conseil des ministres 81/2007 du 22 juin 2007. 


Le Conseil des ministres a voté la résolution 80/2018 le  8 mars 2018 qui approuve le IVème Plan d’action pour  la prévention et la lutte contre la traite des êtres  humains 2018-2021. Le plan est structuré autour de trois  stratégies :  


  • Renforcement des connaissances, sensibilisation et  information sur le thème de la traite des êtres humains. 

  • Assurance que les victimes de la traite ont un meilleur accès à leurs droits, consolidation et  qualification de l’intervention. 

  • Renforcement de la lutte contre les réseaux du crime organisé, démantèlement de ce modèle  économique et des réseaux de traite. 


Le plan d’action national est accessible à travers le lien suivant. (en portugais)


Autres plans d’action existants, en lien avec TEH et TIM 


La Stratégie nationale pour l’égalité et la non-discrimination mentionne la TEH, mais ne  comporte pas de mesures spécifiques ni de stratégies pour y remédier. 


Le Plan national de mise en œuvre du Pacte global sur les migrations : le plan a été  approuvé par la résolution du Conseil des ministres 141/2019. Le plan national de mise en œuvre a été élaboré comme un document opérationnel dans le but d’obtenir des résultats précis et pratiques pour lutter contre les aspects défavorables de la migration, mais aussi en valoriser les avantages comme la stabilité démographique et le marché du travail. Le document est construit autour de cinq objectifs fondamentaux :


  •  La promotion d’une migration régulière, sûre et ordonnée ;

  • L’amélioration des processus de mise en place de flux migratoires organisés et une meilleure gestion intégrée des frontières; 

  • La promotion et la qualification de l’accueil des migrants et des mécanismes d’intégration ; 

  • L’assistance aux migrants en ce qui concerne la relation avec leur pays d’origine et leurs projets de retour; 

  • L’augmentation des partenariats de développement avec les pays d’origine et de transit.

Agences d’appui et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains (TEH)

Autorité compétente et mécanismes utilisés pour l’identification et la  reconnaissance officielle des personnes victimes de TEH


Seules les autorités judiciaires (SEF et PJ) ont compétence pour identifier une personne comme  victime de la traite. L’assistance et les services sont accessibles par tous, y compris par les victimes de  la traite. Il faut préciser que cette assistance est fournie avant l’identification formelle de la victime.Il n’existe pas de brochure disponible sur les services d’assistance existants. Cependant,  l’organigramme du MNR concernant l’assistance aux victimes de TEH peut être utilisé à cet effet. Il existe également un projet innovant (« Agissons contre la traite des êtres humains ») qui a  développé une application. En 2020, le ministre de l’Intérieur a développé un dépliant d’information à l’attention des travailleurs  migrants au Portugal dans le cadre du programme d’audits locaux de sécurité (disponible en 9  langues)


Services et agences d’assistance aux victimes/coordonnées


Il n’existe pas de brochure disponible sur les services d’assistance existants. Cependant,  l’organigramme du MNR concernant l’assistance aux victimes de TEH peut être utilisé à cet effet. 


Il existe également un projet innovant (« Agissons contre la traite des êtres humains ») qui a  développé une application. 


En 2020, le ministre de l’Intérieur a développé un dépliant d’information à l’attention des travailleurs  migrants au Portugal dans le cadre du programme d’audits locaux de sécurité (disponible en 9  langues)

Cadre institutionnel

Institutions chargées de l’identification des victimes de la traite des  êtres humains et de l’identification des trafiquants sur le terrain


L’identification est en général effectuée par les Services des  étrangers et des frontières (SEF), par la Police judiciaire (PJ) ou  par le ministère public. 


La Direction centrale d’investigation de l’immigration  et des frontières – Unité de TEH (DCINV/SEF) a  adopté la procédure qui consiste à notifier formellement  aux victimes, les droits qu’elles disposent tout le long du  processus de référence. Les victimes sont informées de  l’ensemble de leurs droits à travers une notification qui  peut être écrite dans leur langue maternelle ou traduite  avec l’aide d’un interprète. Le SEF a une unité spécialisée  chargée des questions de TEH qui concentre son action  sur la protection des victimes et sur la collecte proactive  et le traitement des informations et des preuves (cf. unités  spécialisées TEH/TIM). 


La police judiciaire (PJ) : est placée sous l’autorité du  ministère de la Justice. Sa mission consiste à assister les  autorités judiciaires et les services du ministère public en  menant des enquêtes et en dirigeant des activités de prévention, de détection et d’investigation.  Ces actions font partie de ses responsabilités surtout lorsqu’elles sont en lien avec le crime  organisé ou qu’elles lui ont été confiées par des organismes d’enquête ou judiciaires. La PJ a 1800  enquêteurs à travers tout le pays. Elle a également des équipes spécialisées sur les questions de  crime organisé souvent relié à des crimes de TEH. 


La Police de la sécurité publique (PSP) et la Gendarmerie nationale (GNR) sont  présentes sur le terrain au niveau local et peuvent être appelées à reporter une victime de TEH  et à faire le nécessaire pour la protéger et lancer une enquête. La PSP et la GNR ne sont pas  compétentes en ce qui concerne les enquêtes sur la TEH qui sont sous la responsabilité exclusive  du SEF et de la PJ. Les personnes à contacter concernant les cas de TEH ont été désignées au  niveau central ente les quatre forces de police portugaises. 


L’Autorité des conditions de travail (ACT) est une organisation publique chargée du  contrôle des relations dans le travail, de la sécurité et de la santé au travail. Les équipes de  l’ACT effectuent des vérifications d’identification lors des inspections de routine et informent  les victimes de travail forcé et d’exploitation par le travail de leurs droits. L’ACT exerce d’autres  compétences : certaines concernent la valorisation des conditions de travail à travers un contrôle  préventif des droits du travail ou de la mise à disposition d’informations sur les relations au travail  auprès des personnes vulnérables.



Agence chargée de la gestion et du contrôle des frontières, de  l’entrée et de la sortie du territoire


La Direction centrale d’investigation de l’immigration  et des frontières – Unité de TEH (DCINV/SEF) rend  compte au ministère de l’Intérieur. Elle est chargée de délivrer  les permis de séjour, de mener des contrôles aux frontières,  de surveiller les activités des étrangers au Portugal, de  coordonner et de mettre en place les mesures relatives à la  gestion des flux migratoires. Lorsqu’il est question de la traite  des êtres humains, le SEF est responsable des enquêtes —  tout comme la PJ. Elle peut délivrer les permis de séjour aux victimes étrangères de la traite. Le  SEF comprend 1300 personnes, dont 800 enquêteurs.



Institutions/organismes nationaux chargés de la question du trafic  illicite de migrants 


Le service d’immigration et des étrangers (SEF) est responsable des questions relatives à la  TEH et au TIM.


Comité de coordination / cellule de lutte / observatoire sur la traite  des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)


L’Observatoire de la traite des êtres humains  (OTSH) a été établi par le décret législatif 229/2008 du  27 novembre 2008. Il est placé sous l’autorité du ministère  de l’Intérieur et travaille en étroite collaboration avec le  rapporteur national, la police et les ONG. Il est chargé de  collecter, d’analyser et de disséminer les informations et  les connaissances relatives à la traite des êtres humains et  toutes les autres formes de violence contre les femmes.  L’OTSH est composé d’un directeur et d’un salarié. 


La Commission pour la citoyenneté et l’égalité  des genres (CIG) est placée sous l’autorité du bureau  de la présidence du Conseil des ministres et du secrétaire d’État aux affaires parlementaires  et à l’égalité. Elle est chargée de promouvoir la citoyenneté et l’égalité des genres. Selon les  autorités portugaises, la responsabilité de coordination de lutte contre la traite des êtres humains  appartenait à l‘origine à la CIG puisqu’il était considéré à l’époque que seules les femmes étaient  concernées. 


Le Réseau national d’assistance et de protection aux victimes de la traite travaille sous  l’égide de la CIG. Ce réseau national rassemble tous les acteurs et est à la base du MNR. Des  réseaux régionaux suivent le même principe et sont composés de divers participants.


Unités spécialisées sur les questions de la traite des êtres humains  (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM) 


Le SEF est l’organisme d’application de la loi. Il est placé sous  l’autorité du ministère de l’Intérieur et supervisé par l’Unité  générale d’investigation (DCINV). Le SEF a aussi une unité  spécialisée. 


Organigramme du SEF.

Mécanismes existants

Hotline, assistance téléphonique et/ou existence d’un site internet  pour les cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des  migrants (TIM)

TEH/TIM (Urgence sociale nationale) -  #144 (24/7)

Autres (Protection des e- nfants/ assistance) - # 925854000 (24/7)


Pour plus de coordonnées : voir la brochure OTSH — MNR et les autres contacts sur la  première page.  

Pour signaler ou pour aider, diverses équipes multidisciplinaires peuvent être contactées à travers  le pays. 

EME TSH Norte: 91 865 4101 | apf.sostshnorte@gmail.com 

EME TSH Centro: 91 865 4104 | apf.sostshcentro@gmail.com 

EME TSH Alentejo: 91 865 4106 | apf.sostsh.alentejo@gmail.com 

EME TSH Lisboa: 91 385 8556 | apf.sostshlisboa@gmail.com



Mesures mises en place aux frontières concernant la détection des  cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants  (TIM)


Le Service des étrangers et des frontières (SEF) rend compte au ministère de l’Intérieur.  Il est chargé de vérifier les frontières, de surveiller les activités des étrangers au Portugal, de  coordonner et de mettre en place des mesures relatives aux flux migratoires et à la traite des  êtres humains. Le SEF a une unité spéciale (DCINV/SEF) qui est chargée d’enquêter sur les cas de  TEH et de TIM. 


(Plus de détails ci-dessous dans la section Agence chargée d’enquêter sur les cas de TEH et TIM).


Mécanisme national de référence (MNR) et/ou Procédures  opérationnelles standardisées (SOP)


Le Portugal a un mécanisme national de référence actif (MNR) que la CIG et le OTSH gèrent dans  le cadre du Système de surveillance national (mécanismes complémentaires). Le MNR systématise  toutes les étapes du processus d’identification et d’assistance des victimes de la traite au Portugal  en recensant les acteurs les plus adéquats et en définissant un interlocuteur central pour faciliter  l’orientation. (Site Web du MNR )


Organigramme du MNR (avec les coordonnées des acteurs de premier plan) disponible sur leur site  web.


Agences judiciaires chargées d’enquêter sur les cas de TEH et de TIM


Le SEF et la PJ sont chargés des enquêtes sur les cas de TEH et de TIM. 

 

  • Le Service des étrangers et des frontières (SEF) a une unité spécialisée qui enquête : la  Division centrale d’investigation (DCINV). 

  • La Police judiciaire (PJ) a une division d’investigation criminelle (DIC).


Laboratoire de la police scientifique pour la vérification des  documents d’identité et des titres de voyage 

(L’objectif est de renforcer la vérification et  l’établissement de l’identité tant des victimes que des  trafiquants) 


Le Service des étrangers et des frontières (SEF)  a un laboratoire scientifique qui analyse les documents  d’identité et de voyage et travaille avec des experts  associés. 


Le SEF a une unité d’experts en document qui travaille  avec des équipements de pointe à l’analyse des  documents d’identité, de voyage et de résidence et à la vérification de leur  authenticité. Le SEF mène ces vérifications et ces analyses selon des normes de  qualité internationales et européennes qu’il effectue à l’interne, mais également sur la  demande d’organismes de sécurité et des services et autorités judiciaires. Le SEF relève les empreintes digitales pour identifier les individus à travers la comparaison  des empreintes digitales et prépare ses rapports. Plusieurs documents étrangers et  nationaux ont pu bénéficier du conseil technologique du SEF : le passeport électronique  portugais, le permis de séjour pour les nationaux de pays tiers, le passeport électronique  capverdien, le visa autocollant de São Tomé en sont quelques exemples. Le SEF peut  également fournir conseils et assistance technique aux organismes qui le demanderaient.


Groupe technique de travail chargé d’étudier la traite des êtres  humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)


  • Il existe un groupe de travail technique qui se concentre sur la réflexion et qui valide les données  concernant la TEH. Ce groupe est formé de fournisseurs de données : des policiers, des centres  d’accueil, des équipes multidisciplinaires, l’OIM. Le groupe se rencontre deux fois par an. 

  • Il existe également un groupe de travail qui établit un protocole spécifique sur la détection,  l’identification et la protection des mineurs victimes de la traite. Ce protocole est spécifique  MNR qui vise les mineurs


Agence chargée de la collecte et du traitement des données  administratives sur la traite des êtres humains (TEH)

L’Observatoire sur la traite des êtres humains (OTSH) est chargé de la collecte des données et la production de  rapports annuels. 


L’OTSH se compose de deux équipes multidisciplinaires : la  première collecte et rend les informations ; la seconde traite et  analyse cette information. 


Les statistiques et rapports annuels de l’OTSH sont accessibles  sur leur site web. 


Le dernier rapport sur la TEH de 2019, publié en avril 2020,  est accessible sur leur site web (en portugais).


Coopération transfrontalière et internationale

Accords internationaux et accords bilatéraux de coopération relatifs à la lutte contre la traite et le trafic illicite transfrontalier.


Au niveau international et régional, en plus des accords passés avec l’ONU et l’UE, les  Pays-Bas ont signé les accords suivants : 

 

  • Le Portugal a adopté des mesures et des formulaires issus de la coopération internationale qui  ont prouvé qu’ils étaient particulièrement utiles dans le cadre des investigations sur les cas de  TEH : 


  • INTERPOL/EUROPOL — demandes de recoupement, demandes d’informations, demandes  de vérification des antécédents, réunions internationales, bureaux mobiles et déploiement du  staff EUROPOL lors des journées d’action, assistance analytique, etc. ; 

  • Officiers de police internationaux — des officiers de police internationaux portugais sont  déployés dans les autres pays, ou ceux déployés par d’autres pays au Portugal. 


  • Le Portugal est un État membre de l’Organisation internationale pour les migrations  (OIM) qui a un bureau à Lisbonne. En 2001, l’accord concernant le programme d’assistance  au retour volontaire et de réintégration (AVRR) est signé entre l’OIM et le Gouvernement  portugais. L’OIM, en partenariat avec le Gouvernement portugais, fournit une assistance à  travers le programme AVRR qui est cofinancé par le Fonds asile, migration et intégration (AMIF)  et le Service des étrangers et des frontières (SEF). Le programme de projets ARVoRE repose  sur la coopération et la participation d’un grand nombre d’acteurs : les migrants eux-mêmes,  le Gouvernement portugais, le Service des étrangers et des frontières (SEF), un réseau de  partenaires locaux à travers tout le pays, les centres locaux et nationaux d’assistance aux migrants  (CNAIM et CLAIM) ainsi que les pays d’origine des migrants. Le partenariat qui existe entre  l’OIM et ses partenaires nationaux et internationaux est fondamental pour que le projet ARVoRE  soit efficacement mis en place : depuis la préparation au départ à la réintégration. Au Portugal,  le retour volontaire est encadré par l’article 139 de la loi 23/2007 qui définit le système légal applicable concernant l’entrée, le séjour, la sortie et l’expulsion des étrangers du Portugal.


At the bilateral level, Spain has signed these agreements: 




La loi 149.99 du 31 aout 1999 sur la coopération internationale judiciaire régit les principales  formes de coopération en particulier dans les domaines d’extradition et d’assistance judiciaire  mutuelle. Elle établit également le principe de réciprocité comme la base de la coopération  internationale. Le Portugal est signataire des conventions du Conseil de l’Europe concernant  l’extradition et l’assistance judiciaire mutuelle. Il a également signé plusieurs accords bilatéraux et  régionaux de coopération internationale en matière criminelle dont : 


  • L’accord sur l’extradition avec l’Australie, 

  • L’accord sur la coopération transnationale sur les politiques de gestion de frontières et en  matière douanière avec l’Espagne. Cet accord établit la collecte et l’échange d’informations  et inclut les cas de TEH dans la prévention et l’élimination des crimes dans les régions  transfrontalières. 

  • Le plan quadripartite adopté en mars 2011 avec l’Argentine le Brésil et l’Espagne concernant  la prévention et l’élimination de la TEH et la protection des victimes. 

  • Les accords de 2006 et 2009 avec le Brésil qui concernent la mise en place de mesures  concrètes pour prévenir et éliminer la traite des êtres humains et les réseaux criminels. 

  • L’accord de coopération sur la lutte contre le crime avec la Fédération de Russie en 2002. 

  • L’accord de coopération signé en mars 2011 avec l’Ukraine en particulier en ce qui concerne  la traite, l’exploitation par la prostitution de tierces personnes et l’exploitation sexuelle des  mineurs. 

  • Plusieurs accords multilatéraux de coopération en matière criminelle avec la communauté des  pays lusophones15 ainsi qu’un accord bilatéral avec le Mozambique concernant la coopération  légale et juridique (pas spécifiquement sur la TEH). 

  • Plusieurs autres accords qui ne sont pas encore entrés en application (par exemple, l’accord  de coopération de lutte contre le crime signé en 2011 avec la Bulgarie) ou qui sont encore  sur la table des négociations (avec la Lettonie, Malte, la Slovénie, l’Italie et l’Ouzbékistan).


Mécanisme transnational de référence (MTR)  


Il n’existe pas de mécanisme transnational de référence.


Pour en savoir plus sur les MRT, voir le projet et l’outil TACT (Transnational Referral Mechanism  Model) de l’OIM.


Autres instruments utilisés pour la coopération internationale 


Autres instruments utilisés pour la coopération internationale.


 L’OSTH publie un rapport annuel (disponible en portugais) . L’annexe 3 du rapport contient des liens vers d’autres documents stratégiques (en  portugais et en anglais).

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