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Nigeria
Profil national
Introduction
Information générale
Le Nigéria est un pays source, de transit et de destination pour les femmes et les enfants victimes de la traite des personnes à des fins d’exploitation par le travail ou à des fins de prostitution forcée. Les femmes et les enfants nigérians victimes de la traite sont recrutés dans les villages à l’intérieur même du pays : les femmes et les filles à des fins d’exploitation domestique forcée et/ou d’exploitation sexuelle ; les garçons à des fins d’exploitation par le travail forcé comme le colportage, l’esclavage domestique, les travaux miniers et la mendicité. Les femmes et les enfants nigérians sont enlevés de leur pays et emmenés vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale : le Gabon, le Cameroun, le Ghana, le Tchad, le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina Faso et la Gambie, pour subir les mêmes types d’exploitation. Les enfants originaires du Bénin, du Togo et du Ghana — où les règles de la CEDEAO facilitent la circulation — sont aussi victimes de la traite au Nigéria. Les femmes et les filles nigérianes sont emmenées dans des pays membres de l’Union européenne, principalement en France, en Italie, en Espagne, en Autriche, mais aussi en Russie et dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord où elles sont forcées à se prostituer. Historiquement, la majorité des victimes de la traite sont originaires de l’État d’Edo et transitent via la Libye. Les autorités françaises constatent un nombre croissant de victimes nigérianes de la traite originaires des États du nord du pays. Des victimes nigérianes sont exploitées en Libye (par des trafiquants nigérians et libyens) à des fins d’exploitation par le travail forcé dans la construction, l’agriculture et la prostitution à Tripoli, Sabha, Benghazi et Misrata. Les trafiquants aveuglent les victimes avec une promesse de travail en Europe et les « gardent » dans des maisons closes ou des camps de prostitution situés dans la banlieue de Tripoli et de Misrata jusqu’à ce qu’elles finissent de payer leur dette de voyage.
Données et tendances
Entre 2018 et 2019, la National Agency for the Prohibition of Trafficking in Persons — NAPTIP — (agence nationale pour l’interdiction de la traite des personnes) a enquêté sur 943 cas, a conclu 210 enquêtes, a poursuivi 64 suspects et condamné 27 trafiquants. Ces chiffres marquent une augmentation en comparaison à l’année précédente où la NAPTIP avait reçu 938 cas à enquêter, avait mené 192 enquêtes, avait poursuivi 64 suspects et condamné 43 trafiquants.
De nouvelles tendances dans le domaine de la traite des êtres humains et du trafic illicite de migrants sont à remarquer : le nombre de femmes victimes de la traite âgées de 25 à 35 ans et envoyées dans les pays du Moyen-Orient comme domestiques ou à des fins diverses d’exploitation (par le travail et/ou sexuelle) est en nette augmentation. Le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins d’exploitation par le travail (au Nigéria et ailleurs) augmente également. Le recrutement d’enfants utilisés pour le colportage est devenu très important (particulièrement dans le nord-est du pays). Plusieurs cas de victimes « d’usines à bébé » ont été identifiés : ce phénomène est le troisième crime le plus commun au Nigéria.
Cadre législatif et politique
Conditions d’entrée sur le territoire
Tous les ressortissants des 15 pays membres de la CEDEAO peuvent voyager/entrer dans le pays avec une carte nationale d’identité ou un laissez-passer CEDEAO. Il en va de même pour les anciens ressortissants nigérians qui possèdent un passeport étranger et un passeport nigérian périmé.
Accords d’exemption de visa : dans le cadre d’accords bilatéraux, les ressortissants camerounais et tchadiens peuvent entrer sur le territoire nigérian pour de courts séjours sans avoir besoin d’un visa et avec certaines conditions d’entrée.
Exemption de visa pour les organisations internationales : les titulaires de documents de voyage officiels des Nations Unies, de l’Union africaine, de la commission de la CEDEAO, de la Banque de développement africaine (BDA) peuvent profiter de la politique d’exemption de visa.
Visa à l’arrivée : En novembre 2019, le président du Nigéria a annoncé que les visas à l’arrivée seraient attribués aux voyageurs africains à partir de janvier 2020.
Visa nécessaire : pour tous les citoyens des pays membres de l’Union européenne, du Royaume-Uni et de la Libye.
Législation nationale
Pour respecter les accords régionaux et internationaux où il est signataire, le Nigéria a mis en place des mesures institutionnelles et juridiques pour lutter contre la traite des êtres humains. Sur le plan juridique, le Nigéria a adopté :
La loi administrative et de mise en application concernant la traite des êtres humains (interdiction) de 2013 (et amendée en 2015). La loi vise à a) élaborer un cadre institutionnel et juridique complet concernant l’interdiction, la prévention, la détection, les poursuites judiciaires et la punition de la traite des êtres humains et de tout crime qui y est relatif ; b) protéger les victimes de la traite ; c) promouvoir et faciliter la coopération nationale et internationale. Cette loi met en place la National Agency for the Prohibition of Trafficking in Persons — NAPTIP — (l’Agence nationale pour l’interdiction de la traite des personnes).
La loi sur les droits de l’enfant de 2003 (sections 28 et 30) La loi interdit la traite ainsi qu’un éventail de crimes qui y sont relatifs comme l’esclavage, la servitude pour dette ou le servage, l’utilisation des enfants pour la mendicité ou le colportage, l’exploitation et les abus sexuels, le mariage et le travail forcé et obligatoire.
EN CE QUI CONCERNE LE TRAFIC ILLICITE DE MIGRANTS
En 2015, le Gouvernement nigérian a promulgué la loi sur l’immigration de 2015. Cette loi traite la question des migrations dans le pays en profondeur. Cette nouvelle loi abroge la loi sur les migrations de 1963. Elle intègre le Protocole de Palerme (2000) et donne un cadre juridique qui criminalise le trafic illégal des migrants et désigne le NIS (Service d’immigration nigérian) à lutter contre cette menace.
Modifications récentes et nouveaux décrets
La loi anti-traite a été réadoptée sous le nom de loi sur la traite des personnes (interdiction) de 2015. Elle vise à renforcer les compétences des officiers de police à lutter contre la TEH, à donner aux juges la marge nécessaire à rendre les décisions adéquates, à renforcer les dispositions pénales et à intégrer des stipulations qui ne sont pas formellement intégrées dans la loi qui a été abrogée (par exemple la collecte d’organes).
La loi d’interdiction de traite des personnes de l’État d’Edo de 2018. L’objectif de cette loi est d’élaborer un cadre juridique et institutionnel pour interdire, prévenir, détecter, poursuivre et punir la traite des êtres humains et les crimes qui y sont relatifs.
En octobre 2019, le procureur général de la Fédération du Nigéria a mis en place une réglementation concernant la traite des êtres humains (TIP) qui réglemente les activités de certaines organisations et qui concerne la délivrance d’autorisation pour les agences de voyage, les agences de recrutement, les agences culturelles, de musique, de loisirs, les clubs sportifs, les voyages scolaires et les centres d’accueil où les victimes de la traite sont prises en charge.
Le manuel concernant le mécanisme national de référence vise à organiser les prestataires de service ainsi que les groupements géographiques fournisseurs de services afin que les victimes reçoivent la meilleure assistance et le meilleur accès aux services possibles n’importe où dans le pays.
Le protocole sur l’identification, le retour sécurisé et la réinsertion des victimes est actuellement à son stade final de validation.
Mise en place d’une procédure opérationnelle standardisée (SOP) sur l’application de la loi en réponse à la lutte contre la traite des êtres humains au Nigéria.
La révision de la politique nationale sur la protection et l’assistance aux personnes victimes de la traite au Nigéria est en attente d’être validée.
Un nouveau plan d’action national sur la traite des êtres humains est sur le point d’être mis en œuvre.
Nouvelles politiques existantes
Le Gouvernement nigérian a développé de nouvelles politiques :
La politique nationale sur la protection et l’assistance aux personnes victimes de la traite au Nigéria de 2018. Ce texte est un document politique d’orientation pour les représentants de la NAPTIP, des départements du Gouvernement, des ONG et de tous les acteurs qui travaillent à la protection et qui assistent les victimes survivantes de la traite. La politique souhaite contribuer au rétablissement des victimes de la traite, des formes dangereuses de travail/de l’exploitation des enfants à travers des programmes d’assistance durables qui leur permettront de (re)trouver un bien-être physique, psychologique, social et économique.
La politique sur le travail des enfants de 2013
La politique migratoire de 2015
La politique des visas du Nigéria de 2020
Mesures en place concernant l’assistance juridique aux victimes et leur indemnisation
L’ASSISTANCE JURIDIQUE
L’assistance juridique est fournie par l’ANPTIP. Les enfants victimes de TEH y ont également accès dès qu’ils sont secourus. Toutes les personnes présumées victimes de la TEH ont accès à l’assistance juridique sans aucune condition.
Le motif raisonnable de la victime de TEH ou de TIM d’être l’objet d’agression atteste si le retour au pays d’origine est justifié. La victime de TEH peut faire une demande d’asile et peut recevoir le statut de protection temporaire pour deux ans maximum s’il n’existe pas de raisons impérieuses qu’elle puisse être un risque pour la sécurité nationale ou l’ordre public. Ce statut de protection peut être renouvelé dans le cas où la préoccupation d’agression persiste et que la victime n’est pas un risque pour la sécurité du pays et l’ordre public.
L’INDEMNISATION DES VICTIMES
La loi TIPPEA de 2015 autorise les tribunaux à indemniser les victimes de la traite. Cette indemnisation fait partie de la procédure pénale.
La NAPTIP gère un fonds d’assistance aux victimes qui est alimenté par les biens confisqués des trafiquants.
La NAPTIP travaille en coopération avec l’OIM et d’autres acteurs institutionnels et non institutionnels pour mettre en place des centres d’information juridique dans les États de Lagos, d’Edos et de Delta afin que les victimes puissent demander des indemnisations civiles et pénales à leurs trafiquants pour les dommages causés.
Il n’existe pas de schéma d’indemnisation séparée prise en charge par l’État lors de la procédure pénale.
Les victimes étrangères ont les mêmes opportunités que les victimes nigérianes si leur cas est clos avant leur départ du pays : leur indemnisation est définie par les tribunaux (si ceux-ci la leur attribuent).
Plan d’action national sur la TEH et le TIM
Les institutions chargées de mise en œuvre des plans d’action sont la NAPTIP, le NIS, la police nigériane, le ministère de la Justice, le ministère de la Condition féminine, le ministère de l’Éducation, les organisations internationales et les organisations de la société civile.
Le Plan d’action national contre la traite des êtres humains 2008-2012 a été mis en place afin de renforcer la réponse de la NAPTIP dans les domaines de la prévention, de la protection, des poursuites et des partenariats ainsi que dans les domaines de la recherche et de l’évaluation.
Le Plan national stratégique de la NAPTIP 2012- 2017 a été adopté pour combler les manques lors de la fin du plan d’action de 2008-2012.
Un nouveau plan d’action national et un plan stratégique sont en cours d’élaboration.
Une politique nationale d’assistance et de protection aux victimes de la traite au Nigéria.
Autres plans d’action existants, en lien avec la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
La loi sur la violence contre les personnes (interdiction) charge la NAPTIP de poursuivre les cas de violence contre les personnes sur le territoire de la capitale fédérale. La loi requiert également la NAPTIP de conserver un registre des données concernant les criminels sexuels.
PLAN D’ACTION RELATIF À LA LUTTE CONTRE LES PIRES FORMES DE TRAVAIL DES ENFANTS
L’ébauche de la politique sur le travail des enfants au Nigéria et celle du plan d’action national ont été effectuées en 2005-2006. Toutefois, ni l’une ni l’autre n’ont été adoptées. Le ministère du Travail a déclaré que les éléments mentionnés dans la politique sur le travail des enfants ont été mis en œuvre.
Agences d’appui et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains (TEH)
Autorité compétente et mécanismes utilisés pour l’identification et la reconnaissance officielle des personnes victimes de TEH
La NAPTIP est l’autorité qui, officiellement, établit qu’une personne est victime de la TEH. L’accès aux services/à l’assistance est conditionné par la reconnaissance officielle de ce statut.
La loi concernant (l’interdiction de) la traite des êtres humains (TIPPEA) de 2015 et la politique nationale de protection et d’assistance aux victimes de la TEH de 2008 définissent le processus d’identification et du traitement des personnes victimes de la TEH.
LA TIPPEA DE 2015 DÉFINIT QUE :
L’assistance et les services d’aides sont accessibles par les victimes de la TEH et les autres personnes vulnérables.
LA POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION ET D’ASSISTANCE AUX VICTIMES DE LA TEH DE 2008 ÉTABLIT QUE :
La victime qui a consenti à la réintégration doit se comporter de manière à ne pas compromettre sa réintégration ;
La victime doit être disponible à tout moment pour se former/s’éduquer afin de réussir sa réintégration ;
La victime doit se comporter d’une manière qui ne sera pas au détriment du bien-être d’autres victimes ou des prestataires des services ;
La victime doit se soumettre aux règles et aux réglementations ainsi qu’à la routine quotidienne du centre d’accueil/d’hébergement;
La victime qui a consenti à la réintégration doit compléter le programme de réintégration défini pour elle/lui ;
La victime doit révéler toutes les informations importantes concernant sa santé aux conseillers afin d’améliorer la qualité des soins la concernant.
Services et agences d’assistance aux victimes/coordonnées
Un annuaire des prestataires de services actifs aux victimes est en cours d’élaboration et devrait être disponible courant 2021.
Il est possible de se référer au document NRM Guideline Final (2015).
Cadre institutionnel
Institutions chargées de l’identification des victimes de la traite des êtres humains et de l’identification des trafiquants sur le terrain
L’identification est en général menée par divers acteurs tels que :
Les organisations non gouvernementales (ONG), les agences de police, les agences gouvernementales, la National Agency for the Prohibition of Trafficking in Persons (NAPTIP) (agence nationale pour l’interdiction de la traite des personnes), la force de police du Nigéria (NPF), la Nigeria Security and Civil Defense Corps (NSCDC) (organisme de la sécurité et de la défense civile du Nigéria), les travailleurs sociaux, les organisations non gouvernementales internationales et les acteurs humanitaires, le ministère de la Condition féminine et du Développement social, les gestionnaires des centres médicaux et de santé.
La NAPTIP a pour principale responsabilité la lutte contre les questions de traite et de trafic. Le Service des migrations nigérian (NIS), qui est le premier point de contact à chaque poste d’entrée du pays, identifie les victimes aux frontières et les dirige vers la NAPTIP qui se charge alors d’enquêter plus profondément et qui lance les poursuites si elles sont nécessaires. Les trafiquants à l’intérieur du pays, selon les cas, sont donc d’abord identifiés par la NAPTIP et le NIS.
Agence chargée de la gestion et du contrôle des frontières, de l’entrée et de la sortie du territoire
Le Nigeria Immigration Service (NIS) (service d’immigration du Nigéria) a pour principal mandat de contrôler les personnes qui entrent et qui sortent du territoire et de surveiller et patrouiller aux frontières.
Selon la loi qui l’a instauré, le NIS est chargé :
Du contrôle des personnes qui entrent et qui sortent du territoire nigérian ;
De la délivrance des documents de voyage des Nigérians de bonne foi au Nigéria et à l’extérieur du Nigéria ;
De la délivrance de permis de séjour aux étrangers installés au Nigéria ;
De la surveillance et des patrouilles aux frontières;
De l’application des lois et des réglementations dont il est directement responsable.
Plus d’informations sur le site NIS .
Institutions et organismes nationaux chargés de la question du trafic illicite de migrants
Le Nigeria Immigration Service (NIS) (service d’immigration du Nigéria) est chargé des questions relatives au trafic illégal de migrants (TIM). La NAPTIP est, elle, chargée des questions concernant la traite des êtres humains (Loi sur l’immigration amendée en 2015).
Le rôle et les responsabilités du NIS concernant le TIM :
Le NIS doit coordonner et mettre en application les lois concernant le trafic illicite de migrants et les crimes qui y sont relatifs;
Le NIS doit prévenir, éradiquer/éliminer le TIM et les crimes qui y sont relatifs en coordonnant des actions régulières de prévention, en mettant en œuvre les techniques d’enquête et de contrôle sur la prévention du trafic des migrants;
Le NIS doit mener des campagnes de sensibilisation et de mobilisation auprès du grand public en soulignant les dangers du TIM et en promouvant la migration sûre.
Le ministère des Affaires humanitaires et la NAPTIP collaborent aussi avec le NIS sur les questions de TIM.
Comité de coordination / cellule de lutte / observatoire sur la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
Le Nigéria a deux principaux comités de coordination qui partagent les domaines et responsabilités suivantes :
NAPTIP – AGENCE DE COORDINATION POUR LA LUTTE CONTRE LA TEH
La National Agency for the Prohibition of Trafficking in Persons — (NAPTIP) (agence nationale pour l’interdiction de la traite des personnes) est une agence gouvernementale fédérale chargée de la coordination concernant la prévention du crime au niveau national ainsi que des ressources concernant l’application de la loi pour éradiquer la traite des êtres humains et sortir les plus vulnérables du cycle d’exploitation. Renforcée par la loi administrative et de mise en application concernant la traite des êtres humains (interdiction) de 2013 (et amendée en 2015), l’agence exerce ses fonctions de mise en application et d’administration des dispositions de la loi TIPPEA de 2015 telles que formulées dans la section 5 (a-u). L’organigramme de la NAPTIP est disponible sur leur site.
Les membres de la NAPTIP sont : la State Emergency Management Agency (agence de gestion de l’état d’urgence), la National Emergency Management Agency (agence nationale d’urgence), le NIS, le ministère de la Justice, le département d’État à la sécurité, la Nigeria Security and Civil Defense Corps (NSCDC) (organisme de la sécurité et de la défense civile du Nigéria), les forces de police du Nigéria, le ministère de la Condition féminine et du Développement social, du ministère fédéral du Travail, du ministère de la Santé, du ministère de l’Éducation, du centre de référence Nelwa Sexual Assault, FIDA, l’ordre des avocats nigérian, les représentants des leaders religieux, le sous-secteur des violences domestiques, le sous-secteur de la protection des enfants, le représentant du groupe de travail d’assistance médicale et psychosociale (MHPSS), le représentant du secteur CCM, UNICEF, la Commission nationale pour les droits de l’homme, la Commission nationale pour les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées à l’interne, le représentant du Forum des organisations internationales, l’UNHCR, l’OIM, Heartland International, le réseau des femmes des Nations Unies, le réseau de la société civile de l’État de Borno, le service nigérian à l’immigration. Le groupe de travail anti-traite de l’État de Borno est sous la responsabilité de la NASPTIP (en contexte d’urgence).
L’objectif de ce groupe est de rassembler tous les acteurs pour qu’ils collaborent de manière cohérente dans la lutte contre la TEH à travers le renforcement de leurs capacités pour prévenir, échanger et répondre à la TEH en se basant sur leurs atouts respectifs.
NIS – AGENCE DE COORDINATION POUR LA LUTTE CONTRE LE TIM
Après un examen approfondi des responsabilités du NIS, les objectifs et les fonctions du service ont été pris en considération dans les nouvelles régulations sur l’immigration de 2017. Il en va de même pour les challenges toujours croissants que ce dernier doit affronter concernant l’augmentation des infractions des traversées transfrontalières, la nécessité de gérer le contrôle des entrées des migrants et les crimes transnationaux. Le NIS a été restructuré en huit (8) directions et sept (7) unités.
Le NIS coordonne les actions de lutte contre le TIM avec le NAPTIP, la police nigériane, l’Office of the National Security Adviser (ONSA) (office du conseiller national sur la sécurité), la Directorate of State Security (DSS) (direction d’État à la sécurité), la National Intelligence Agency (NIA) (agence nationale de renseignements), le Nigeria Custom Service (NCS) (service douanier du Nigéria), le Nigeria Security and Civil Defence Corps (NSCDC) (organisme de la sécurité et de la défense civile du Nigéria), la National Drug Law Enforcement Agency (NDLEA) (agence nationale de détection et de répression des infractions liées à la drogue), le ministère fédéral des Affaires étrangères (MFA), le Federal Road Safety Corps (FRSC) (organisme fédéral chargé de la sécurité routière), le Network of Civil Society Organization Against Child Trafficking, Abuse and Labour (NACTAL) (réseau des organisations civiles de lutte contre la traite, la maltraitance et le travail des enfants), Edo State Task Force Against Human Trafficking (ETAHT) (groupe de travail de lutte contre la traite des êtres humains de l’État d’Edo), la National Commission for Refugees, Migrants and Internally Displaced Persons (NCFRMI) (commission nationale pour les réfugiés, les migrants et les populations déplacées à l’interne), la National Human Rights Commission (NHRC) (commission nationale sur les droits de l’homme), le Federal Ministry of Labour and Employment (FML&E) (ministère fédéral du Travail et de l’Emploi).
Unités spécialisées sur les questions de la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
NAPTIP is considered a specialized agency in charge of TIP in Nigeria.
Ses fonctions sont les suivantes :
Faire respecter et administrer les dispositions de la loi ;
Coordonner et faire respecter les autres lois concernant la traite des êtres humains et les crimes qui y sont relatifs;
Adopter les mesures efficaces de prévention et d’éradication de la traite des êtres humains et des crimes qui y sont relatifs;
Établir des mécanismes coordonnés de prévention, de réglementation et d’investigation destinés à l’éradication de la traite des êtres humains;
Enquêter sur les cas de traite des êtres humains y compris sur ceux concernant le travail forcé, le travail des enfants, la prostitution forcée, l’exploitation par le travail et toutes les autres formes d’exploitation, l’esclavage et les activités telles que le travail par servitude, le prélèvement d’organes, le trafic illicite de migrants, la vente et l’achat de personnes;
Encourager et faciliter la disponibilité et la participation des personnes qui acceptent de participer volontairement aux investigations et aux poursuites relatives à la traite des êtres humains et aux crimes qui y sont relatifs.
Mécanismes existants
Hotline, assistance téléphonique et/ou existence d’un site internet pour les cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
TEH/TIM - 0800CALLNAPTIP * /0800 225 562 7847
Autres (protection des enfants /assistance) - 0800 800 8001**
*Ceci est le numéro gratuit de la NAPTIP. Les personnes peuvent également appeler le bureau de la NAPTIP : +234 07030000203 ou leur envoyer un Courriel : info@naptip.gov.ng
** L’ONG locale : la Cece Yara Foundation gère un numéro spécial pour la protection des enfants
Les sous-secteurs pour la protection des enfants et la GBV ont mis en place un mécanisme de référence et une liste de numéros de téléphone accessible à travers le lien suivant :
Les mécanismes d’orientation spécialisés de la GBV
Les mécanismes d’orientation de la GBV concernant la COVID-19
Les mécanismes de référence concernant la protection de l’enfance
Il est également possible de contacter le NIS : +234 7080607900 et +234 8119753844.
Les autres lignes d’assistance existant au Nigéria.
Mesures mises en place aux frontières concernant la détection des cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
La NAPTIP travaille avec le NIS et le Joint Border Task Force — JBTF — (le Groupe de travail conjoint sur les questions frontalières) pour détecter les cas de TEH aux frontières. Le JBTF travaille en collaboration avec la British National Crime Agency (l’Agence nationale britannique contre le crime) aux aéroports de Lagos, du Bénin et de Kano ainsi qu’aux aéroports de Gatwick et d’Heathrow. Le JBTF est constitué d’officiers de la NAPTIP, de la National Drug Law Enforcement Agency — NDEA — (l’Agence nationale de détection et de répression des infractions liées à la drogue) et de l’Economic and Financial Crimes Commission (la Commission nationale de lutte contre le crime financier et économique).
Le NIS a comme mandat principal de faciliter l’entrée et la sortie des personnes du Nigéria;
Dans le cadre des mesures de détection de TIM, le NIS, en collaboration avec l’OIM, équipe divers postes frontaliers d’un Système d’information de gestion des frontières (BMIS) (Border Management Information System) pour le traitement des informations de tous les voyageurs, et qui est financé par plusieurs donneurs internationaux. Les données collectées sont ensuite intégrées dans la base de données principale des mouvements transfrontaliers et dans la base de données générale sur les migrations du NIS. Des liens sont également établis avec la liste nationale de surveillance et INTERPOL 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Le NIS, en collaboration avec l’OIM et les partenaires concernés, identifie actuellement les mesures nécessaires de vérification concernant la capacité des officiers à profiler des migrants et à mettre en œuvre des stratégies aux frontières à travers la collecte de renseignements menée en collaboration avec les communautés frontalières locales. Il en va de même en ce qui concerne la détection des cas et des routes de la traite et du trafic.
Le NIS établit des bases opérationnelles avancées pour les patrouilles transfrontalières aux points stratégiques le long des frontières de manière à faciliter les patrouilles de surveillance régulière.
Mécanisme national de référence (MNR) et/ou Procédures opérationnelles standardisées (SOP)
Le guide du mécanisme national de référence (MNR) est disponible et comprend une liste des partenaires de référence (gouvernementaux et non gouvernementaux). Sa mise en œuvre est sous la responsabilité de la NAPTIP avec l’assistance des ONG et des organisations internationales.
En plus des directives concernant le MNR, d’autres mécanismes existent également :
Un répertoire exhaustif des partenaires de référence est en cours d’élaboration en étroite collaboration entre la NAPTIP et l’OIM;
Le NIS, en collaboration avec les agences qui travaillent également sur les questions de TEH et de TIM et avec la Fondation ibéro-américaine pour les politiques d’administration et de politiques publiques (FIIAPP), travaillent actuellement sur la publication de procédures opérationnelles standardisées sur la TEH et le TIM. Le document a été validé par l’Autorité Nationale.
IDENTIFICATION DES ACTEURS DE PREMIÈRE LIGNE QUI INFORMENT ET COORDONNENT L’ASSISTANCE EN PARTENARIAT AVEC LES FOURNISSEURS DE SERVICES/LES ACTEURS EN APPUI AU MNR
Il existe un système de référence incorporé au sein du MNR qui établit des normes minimales concernant les dispositions d’assistance immédiate menées par les acteurs de première ligne avant qu’ils en réfèrent à la NAPTIP ou au centre d’accueil le plus proche géré par un partenaire de référence (dans les 24 heures qui suivent).
L’ÉQUIPE NATIONALE DE COORDINATION
La coordination générale du MNR est sous la responsabilité de la NAPTIP :
L’agence gouvernementale est chargée de coordonner tous les efforts de lutte contre la TEH au Nigéria ;
Le directeur de la NAPTIP, qui est aussi le coordinateur national, est chargé du bon déroulement opérationnel quotidien du MNR : il répond aux demandes des fournisseurs de service et facilite la collaboration entre tous les membres du réseau ;
Le coordinateur national doit travailler avec une équipe de sept personnes représentant les partenaires et les organisations les plus importantes telles que NACTAL, LEA, MDA. Ces derniers se rencontrent régulièrement pour discuter des opérations du MNR. L’équipe assure l’assistance technique, le suivi-évaluation et maintient une vision globale pour le MNR ;
Les partenaires doivent désigner les interlocuteurs qui pourront être contactés au cas où au sein de leurs organisations respectives;
Les équipes de coordination peuvent être reproduites aux niveaux zonaux et gouvernementaux si cela s’avère nécessaire.
LE GOUVERNEMENT
Le Gouvernement fédéral, les gouvernements des états et les gouvernements locaux doivent mettre en œuvre des services relatifs au secours, à la référence, aux conditions de sécurité, à l’assistance juridique, aux campagnes de sensibilisation, à l’octroi de microcrédit, à la recherche et à la réunion des familles, à la référence des victimes, à l’assistance psychosociale, à la réintégration, à l’hébergement, à l’assistance médicale, à l’alphabétisation et à l’éducation, au renforcement des compétences professionnelles et économiques. Ils reçoivent également des documents et réfèrent les victimes de TEH et de la NAPTIP.
LES PARTENAIRES NON GOUVERNEMENTAUX
Cela inclut les ONG qui sont sous les auspices de la NACTAL et d’autres organisations de la société civile (OSC) qui sont à la base de l’assistance donnée aux victimes de la TEH. Ces partenaires doivent référer les victimes à la NAPTIP et aux autres fournisseurs de service au niveau des gouvernements zonaux, étatiques et locaux. Les services qu’ils mettent en œuvre concernent le secours, la référence, l’assistance juridique, les campagnes de sensibilisation, le conseil, l’octroi de microcrédit, la recherche et la réunion des familles, la référence des victimes, l’assistance psychosociale, la réintégration, la prévention, l’hébergement, l’assistance médicale, l’alphabétisation et l’éducation, et le renforcement des compétences professionnelles et économiques.
ACTEURS DE PREMIÈRE LIGNE CONCERNANT LE TIM
Au Nigéria, les cas de TIM sont essentiellement référés au NIS. La procédure est la suivante :
Les agences policières qui interceptent des suspects ou des migrants trafiqués entrent en contact avec le NIS à travers les étapes de communication définies dans les SOP ;
Les agences qui ne possèdent pas d’installations pour y garder les suspects et/ou les migrants trafiqués transfèrent ces personnes au groupe du NIS le plus proche.
Lorsqu’il n’existe pas de groupe NIS à proximité, les suspects et les migrants trafiqués peuvent être remis aux autorités policières ou aux organisations de la société civile (OSC) les plus proches. Ces dernières mettront en œuvre les différentes étapes pour transférer les cas au NIS.
La séquence de communication est la suivante :
Lorsqu’il y a suspicion de TIM, l’officier sur le terrain le signale à son supérieur immédiat ;
L’officier supérieur analyse le cas pour confirmer les éléments qui caractérisent le TIM ;
L’officier supérieur signale le cas au NIS ;
L’agence policière transfère le dossier, les preuves, les suspects et les migrants trafiqués au NIS ;
Les partenaires qui interceptent un cas suspect de TIM le réfèrent à la LEA, aux OSC les plus proches ou au NIS ;
Les agences internationales/les gouvernements contactent le NIS qui est l’agence centrale de lutte contre le TIM au Nigéria.
Agences judiciaires chargées d’enquêter sur les cas de TEH et de TIM
INVESTIGATIONS SUR LES CAS DE TEH
La NAPTIP est chargée de :
Faire appliquer et administrer les dispositions de la loi TIPPEA de 2015 ;
Coordonner et mettre en œuvre toutes les autres lois concernant la traite des êtres humains et les crimes qui y sont relatifs;
Adopter les mesures nécessaires à la prévention et à l’éradication de la traite des êtres humains et des crimes qui y sont relatifs;
Établir des mécanismes synergiques de prévention, de réglementation et d’investigation destinés à l’éradication de la traite des êtres humains;
Enquêter sur tous les cas de traite des êtres humains dont ceux concernant le travail forcé, le travail des enfants, la prostitution forcée, l’exploitation par le travail et toutes les autres formes d’exploitation, l’esclavage et les activités liées à l’esclavage, le travail asservi, le prélèvement d’organes, le trafic illicite de migrants, la vente et l’achat d’êtres humains.
INVESTIGATIONS SUR LES CAS DE TIM
Le NIS (Nigerian Immigration Service — service des migrations nigérian) travaille en collaboration avec la NAPTIP pour l’interdiction du trafic illicite de personnes. Il est chargé de :
Contrôler les personnes entrant sur le territoire du Nigéria ;
Délivrer les documents de voyage, dont le passeport nigérian aux citoyens nigérians à l’intérieur et à l’extérieur du pays;
Délivrer les permis de résidence aux étrangers installés au Nigéria ;
Surveiller et patrouiller aux frontières;
Faire appliquer les lois et les réglementations dont il est directement responsable ;
Mener des activités paramilitaires sur le territoire nigérian et à l’extérieur du territoire lorsque cela est requis et encadré par la loi ou tout autre texte législatif.
Laboratoire de la police scientifique pour la vérification des documents d’identité et des titres de voyage
(L’objectif est de renforcer la vérification et l’établissement de l’identité tant des victimes que des trafiquants)
La National Identity Management Commission (NIMC) (commission nationale de la gestion d’identité) est chargée de la gestion de l’identité dans le pays. Depuis 2019, la NIMC a enregistré 15 % de la population dans la base de données. Le Numéro National d’Identité (National Identity Number—NIN) est attribué aux citoyens comme preuve de leur identité.
La NAPTIP possède un laboratoire scientifique dans ses locaux où les vérifications biométriques et l’analyse des téléphones sont menées.
Le NIS possède des unités spécialisées dans les documents frauduleux installées dans ses locaux et dans les cinq aéroports internationaux, et qui mènent des enquêtes scientifiques lorsque des questions sur des documents frauduleux apparaissent.
Le MIS, en partenariat avec l’OIM, a mis en œuvre un Migration Information and Data Analysis System (MIDAS) (système d’analyse des données et d’informations sur les migrations) à l’aéroport international de Nnamdi Azikiwe à Abuja au Nigéria.
Groupe technique de travail chargé d’étudier la traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)
Le Nigéria a plusieurs groupes de travail qui réfléchissent sur différents thèmes à différents niveaux.
Le Groupe de travail sur les migrations a été mis en place dans le cadre de la politique nationale sur les migrations. Ce groupe se trouve au deuxième niveau de coordination et de consultation sur les questions relatives aux migrations. Il est constitué de représentants de l’État et de la société civile qui travaillent sur les questions opérationnelles relatives aux migrations. Le groupe émet des recommandations au Sector Policy Review Committee (SPRC) (comité de révision des politiques) qui les approuve ou non. Ce groupe de travail est présidé par la NCFRMI (commission pour les réfugiés, les migrants et les populations déplacées à l’interne).
Au niveau fédéral, divers groupes de travail existent et réfléchissent sur les questions relatives à la TEH et au TIM.
Le Groupe de travail sur l’application de la loi ;
Le Groupe de travail sur la protection ;
Le Groupe de travail sur les partenariats ;
Il existe également un forum consultatif qui se réunit une fois par an et qui réunit tous les acteurs qui travaillent sur la question de la TEH
Dans le contexte du nord-est du Nigéria : le Gouvernement et les autres acteurs ont formé un Groupe de travail de lutte contre la traite. Ce dernier est constitué de trois sous-comités : le Sous-comité pour la prévention, le Sous-comité pour la protection et le Sous-comité pour les poursuites pénales.
LE SOUS-COMITÉ POUR LA PRÉVENTION
Il conduit les recherches et le partage d’informations et de documentations sur les crimes de TEH. Il mène des campagnes de sensibilisation sur la traite des êtres humains et développe les compétences des acteurs concernés. Il encourage également le Gouvernement et les organisations de la société civile à mettre en place des programmes pour la réduction de la pauvreté qui prennent en compte les populations vulnérables et certaines communautés en particulier en intégrant des problématiques transversales telles que GBV, le genre et/ou la protection infantile. Il intègre ces thèmes dans les programmes de sensibilisation sur la TEH et privilégie les liens communautaires et religieux.
LE SOUS-COMITÉ POUR LA PROTECTION
Il élabore un système de référence et d’identification fonctionnel dans le but de signaler les cas de TEH, intégrer la TEH dans les systèmes d’évaluation de la protection, garantir que les cas de TEH sont dûment enregistrés par la NAPTIP, partager les informations sur les meilleures pratiques, développer l’accès des victimes aux programmes de réintégration, organiser des formations pour les acteurs concernés, faciliter l’accès des victimes à la justice et à l’obtention d’une représentation juridique, faciliter l’accès à un hébergement et à une assistance psychosociale (PSS) pour les victimes identifiées comme victimes de la TEH, promouvoir la sécurité au sein des centres d’accueil/ d’hébergement en informant le staff et les victimes sur les problèmes, minimiser les risques et éviter les dangers.
LE SOUS-COMITÉ POUR LES POURSUITES PÉNALES
Il valorise auprès des acteurs clés que sont le NPF, le NIS et la NSCDC l’importance de la rapidité à rendre compte et à répondre au ministère public et aux tribunaux. Il définit des stratégies concernant les mesures de protection des victimes de la TEH au cours de leur réintégration, le signalement des incidents, l’enquête et l’amélioration de la coordination interagences.
Agence chargée de la collecte et du traitement des données administratives sur la traite des êtres humains (TEH)
La collecte de données administratives concernant la traite des êtres humains et le trafic illégal de migrants est effectuée par la NAPTIP en collaboration avec le NIS.
La NAPTIP possède un Département pour la recherche et les programmes (Department for Research and Programme). Ce dernier est chargé de mener des recherches et d’élaborer des programmes. L’Unité de recherche du département effectue la collecte de données et les recherches pour comprendre les facteurs qui alimentent la traite des personnes. Elle peut ainsi faire des suggestions à la police quant à la formulation et la mise en œuvre de programmes de lutte contre la TEH au Nigéria. L’Unité de développement de programmes assiste l’agence à atteindre ses objectifs de développement et d’évaluation des différents programmes de lutte contre la TEH et les crimes qui y sont relatifs.
Coopération transfrontalière et internationale
Accords internationaux et accords bilatéraux de coopération relatifs à la lutte contre la traite et le trafic illicite transfrontalier.
Au niveau régional et international, le Nigéria a signé divers traités des Nations Unies, des traités bilatéraux et multilatéraux concernant la traite et le trafic illicite de personnes ainsi que les problématiques transfrontalières :
AU NIVEAU INTERNATIONAL ET AVEC LES NATIONS UNIES
Le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants de 2000 qui définit la traite des personnes et qui s’applique à la prévention, à l’investigation et aux poursuites pénales des cas de traite lorsqu’ils sont de nature transnationale. Le Nigéria a signé et ratifié la convention et le protocole le 13 décembre 2000 et le 28 juin 2001.
La Convention contre la criminalité transnationale organisée de 2000 qui criminalise entre autres la participation à des groupes criminels organisés, le blanchiment des produits du crime et la corruption d’agents publics.
Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants de 2000.
La Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 qui enjoint les pays signataires à prendre les mesures appropriées sur le plan national, bilatéral et international pour prévenir l’enlèvement, l’esclavage ou le trafic des enfants à des fins financières ou à quelque fin que ce soit. Le Nigéria a signé cette convention le 26 janvier 1990 et l’a ratifiée le 19 avril 1991.
AU NIVEAU RÉGIONAL
La Convention de la CEDEAO sur l’assistance mutuelle en matière criminelle (1992)
Le Plan d’action intérimaire de la CEDEAO (2001). Lors de sa 25ème session à Dakar en décembre 2001, les 15 États membres de la CEDEAO ont adopté et endossé le Plan d’action intérimaire de la CEDEAO pour lutter contre la traite des êtres humains pour la période 2002- 2003. La rencontre était organisée par la CEDEAO et l’ONUDC.
Le Nigéria est également signataire du Plan d’action commun ECCAS/CEDEAO de lutte contre la traite des êtres humains particulièrement les femmes et les enfants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale mis en place en 2006.
La Déclaration de Libreville (2000) La « Libreville Common Platform for Action to Fight Child Trafficking for Exploitative Labour Purposes in West and Central Africa » (la Plateforme d’action commune de Libreville pour la lutte contre le trafic des enfants à des fins d’exploitation par le travail en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale) est signée par 21 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale à Libreville, au Gabon, le 24 février 2000. Le Nigéria est l’un des pays signataires.
Le Nigéria est l’un des pays signataires de la Plateforme d’action commune de Libreville signée le 24 février 2000 et qui vise à développer des stratégies de lutte contre le trafic des enfants à des fins d’exploitation par le travail en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La consultation de Libreville est le résultat d’un long processus de collaboration et d’échanges continus entre l’UNICEF, l’OIT et le Gouvernement du Gabon et qui a facilité la participation de 21 pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.
L’accord de coopération de lutte contre la traite des enfants en Afrique de l’Ouest, signé le 27 juillet 2005 à Abidjan entre la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Togo.
L’accord de coopération multilatérale et régionale pour la lutte contre la traite des êtres humains, particulièrement les femmes et les enfants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale est signé à Abuja le 6 juillet 2006.
Les ministres des États africains d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale se sont rencontrés à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire lors de la Rencontre spéciale sur la traite et l’exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Cette rencontre a mené à l’adoption d’une déclaration sur la traite des enfants.
L’accord de siège entre le Nigéria et l’OIM est signé en 2002 à Genève. L’OIM a des bureaux à Lagos et à Abuja et met en œuvre des activités dans les domaines de la migration de travail, des retours volontaires assistés, de la gestion des frontières, de la formation et de la santé dans les migrations.
L’UNHCR travaille au Nigéria, au niveau régional avec la CEDEAO et au niveau international. Il était engagé dans l’établissement et ensuite le démantèlement du camp de réfugiés d’Oru (dans l’État d’Ogun) en partenariat avec le NCFR. Il est signataire d’un accord tripartite concernant l’intégration des réfugiés au Nigéria.
À travers son bureau national au Nigéria, l’ONUDC travaille en coopération avec le Gouvernement fédéral, ses agences spécialisées, sa police, les gouvernements de certains états, la société civile et le secteur privé dans le but de lutter contre la drogue, le crime et le terrorisme au Nigéria. Le 19 juillet 2020, à Abuja, à la veille du jour international contre la traite des êtres humains, l’ONUDC, l’OIM et l’organisation ARK, avec le soutien des Gouvernements du Canada et de la Suisse et en partenariat avec la NAPTIP et le NIS, ont lancé quatre nouveaux projets pour renforcer la réponse à la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants au Nigéria.
INTERPOL. Le Nigéria reçoit à travers ses officiers de police des informations de police globales et essentielles d’INTERPOL partout dans le pays. Cette démarche fait partie d’un programme continu d’expansion mis en place par les autorités nationales. La connectivité entre le BCN INTERPOL à Abuja et les autres agences telles que le NIS, la EFCC (Economic and Financial Crimes Commission — Commission sur les crimes financiers et économiques), et la NDLEA (National Drug Law Enforcement Agency — Agence nationale de détection et de répression des infractions liées à la drogue) a été soulignée comme bonne pratique : elle permet un transfert des renseignements sans faille.
Au niveau bilatéral, le Nigéria a signé les accords suivants :
L’accord entre le Nigéria et l’Italie (2000). Cet accord a été signé le 12 septembre 2000 et est semblable à l’accord avec l’Espagne. Il oblige l’Italie à prêter assistance au Nigéria sur les questions d’immigration et sur d’autres domaines comme ils ont été stipulés dans l’accord avec l’Espagne.
L’accord entre le Nigéria et l’Espagne sur les questions d’immigration (2001). Cet accord bilatéral entre le Nigéria et l’Espagne concernant les questions d’immigration est entré en vigueur le 12 novembre 2001. Il prend en compte les questions de rapatriement des migrants en situation irrégulière dans le pays, la coopération sur les questions d’immigration, et le respect fondamental des droits de l’homme, la lutte contre la migration illégale, l’assistance à la réintégration des personnes rapatriées de manière à garantir le respect de leurs droits humains, l’échange d’informations entre les deux pays.
L’accord de Ouagadougou, Burkina Faso (2002). Le plan d’action adopté à Ouagadougou au Burkina Faso le 28 novembre 2002 insiste sur l’engagement pris lors de la Déclaration de Libreville et encourage les États membres à accroître leurs efforts pour sa mise en œuvre.
L’Accord entre le Nigéria et l’Afrique du Sud (2002). Cet accord a été signé le 28 mars 2002. Il ne mentionne pas les questions de la traite des êtres humains, mais traite en profondeur la question de l’immigration irrégulière et apporte des propositions concernant la déportation/le rapatriement des nationaux dans leurs pays respectifs dans le cadre des lois nationales des deux pays signataires.
Le Protocole d’entente entre le Bénin et le Nigéria (2003). Ce protocole a été signé le 14 août 2003 et a pour objectif de construire une coopération efficace de lutte contre la traite des êtres humains, d’identifier, d’enquêter et de poursuivre les agents et les trafiquants, de protéger les victimes de la traite et de les rapatrier rapidement dans leur pays d’origine.
Le Protocole d’entente entre le Nigéria et le Royaume-Uni (2004). Ce protocole d’entente est signé à Londres le 17 novembre 2004 et établit la coopération entre les deux pays pour prévenir, supprimer et punir la traite des êtres humains.
L’accord entre le Nigéria et l’Irlande sur les questions migratoires. Cet accord comprend des dispositions d’assistance technique au Nigéria mais également des dispositions d’assistance aux besoins basiques dans une vision de réduire la grande pauvreté. Cet accord souligne le besoin d’autoriser les migrants déportés à prendre leurs affaires avec eux lors de leur déportation.
Les accords d’extradition. Le Nigéria a passé des accords d’extradition avec le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Afrique du Sud. Le Nigéria est également signataire des accords d’extradition de la CEDEAO de 1994.
Mécanisme transnational de référence (MTR)
Il n’existe pas de mécanisme transnational de référence. Toutefois, une discussion sur la coopération bilatérale entre le Niger et le Nigéria en est à ses prémisses.
Des protocoles concernant l’identification, le retour sécurisé et la réintégration des victimes de la TEH en sont actuellement à l’étape finale de validation.
Pour en savoir plus sur les MRT, voir le projet et l’outil TACT (Transnational Referral Mechanism Model) de l’OIM.
Autres instruments utilisés pour la coopération internationale
Plus d’informations et de détails peuvent être obtenus :
Les rapports annuels de la NAPTIP ; le dernier rapport sur la traite des êtres humains de 2019
La politique nationale des migrations de 2015
La politique nationale et la note informative sur le Nigéria : la traite des femmes (juillet 2019)