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Libye

Profil national

Introduction

Information générale

Depuis ces cinq dernières années, la Libye est reconnue  comme étant un pays de destination et de transit pour  les hommes, femmes et enfants originaires d’Afrique  Subsaharienne et d’Asie, victimes de la traite à des fins de  travail forcé ou à des fins d’exploitation sexuelle. La Libye est  également un pays source : les enfants libyens sont utilisés par  les groupes armés à l’intérieur même du pays. Les enlèvements  avec demande de rançon continuent à être monnaie courante  sur les routes migratoires. Les trafiquants exploitent des  victimes libyennes et étrangères. L’instabilité, le conflit, le  manque de supervision et de compétences du gouvernement  permettent que la traite se poursuive et qu’elle soit devenue  profitable pour les trafiquants. Sa position géographique  inhérente et ses frontières avec six pays différents font de la  Libye une passerelle entre l’Afrique et l’Europe et un carrefour  névralgique dont profitent toutes les différentes dynamiques  migratoires. L’absence d’un cadre juridique complet concernant  les migrants en situation irrégulière, les réfugiés et les potentiels  demandeurs d’asile présents sur le territoire libyen entraîne de  nombreux risques pour ces derniers : arrestations, détention,  déportation et exploitation. La Libye est également devenue  un pays de destination pour beaucoup de migrants africains  parce que le pays a été placé sous haute surveillance et que  certaines routes de migration vers l’Europe ont été fermées.  Près de 90 % des migrants qui traversent la méditerranée pour  aller en Europe passent par la Libye. Les frontières libyennes  sont peu surveillées : sécuriser sa périphérie est toujours l’un  des plus grands défis du pays. La déficience du contrôle des frontières favorise le trafic d’armes,  la traite des personnes, le trafic de drogues ainsi que le trafic quotidien de biens et d’essence : les  conséquences sur le reste de la région sont profondes.


Données et tendances 

Les données concernant la TEH et le TIM sont extrêmement limitées. En juin 2020, 401 836  personnes sont des déplacées à l’intérieur du pays, 457 324 y sont retournées et 625 638 migrants  de plus de 40 nationalités différentes s’y trouvent également. Les travailleurs migrants qui vivent  en Libye sont originaires d’Afrique subsaharienne et/ou des États du Sahel. Le pays sert de point  de départ pour les migrants — y compris pour les mineurs non accompagnés — qui souhaitent  traverser la Méditerranée et atteindre l’Europe depuis l’Afrique du Nord. En 2019, le nombre de  départs par la mer depuis la Libye vers l’Europe avait diminué, comparé aux années précédentes. 


Depuis mai 2017, l’OIM a identifié 6772 victimes et personnes à risques en Libye (4389 hommes,  895 femmes et 1488 enfants). 5718 personnes ont reçu une assistance médicale, 3530 migrants ont  reçu des kits d’assistance, 12 523 personnes déplacées à l’intérieur ont également reçu une assistance matérielle. 1496 migrants sont rentrés en Libye en juin, 8642 migrants sont arrivés en Italie et à  Malte au cours de 2020, 5374 migrants ont quitté la Libye, 255 morts ont été répertoriées au cours  de l’année 2020. 

Cadre législatif et politique

Conditions d’entrée sur le territoire

  • Tous les ressortissants des 15 pays membres de la CEDEAO et des pays membres de  l’Union européenne peuvent /entrer dans le pays avec un passeport et un visa valables. 

  • Visa à l’arrivée : non applicable. 

  • Exemption de visa : La Libye est connue pour ses règles strictes concernant les visas. Peu de  pays sont exemptés sinon les ressortissants de la Tunisie, l’Algérie, la Jordanie, la Mauritanie, le  Maroc, la Turquie sur présentation d’un passeport valable. 


Législation nationale

Pour respecter les accords régionaux et internationaux où elle est signataire, la Libye a mis en place  des mesures institutionnelles et légales pour lutter contre la traite des êtres humains. 


Au niveau  national : 


  • Il n’existe pas de législation exhaustive anti-traite  en Libye. Cependant, le projet d’une loi sur la traite des  personnes est disponible sur le site internet du ministère  de la Justice. Le projet de loi comprend 30 articles qui  prennent en compte les condamnations et les amendes  pour les trafiquants, les mécanismes de protection et  l’assistance financière pour les survivants de la traite. 


  • Code pénal de 1953 (articles 418, 419, 420, 425 et  426) (amendé en 2014) criminalise toutes formes de  trafic sexuel impliquant les femmes et l’esclavage, mais  ne criminalise pas la traite à des fins d’exploitation par le  travail. Il ne prend pas non plus en considération les victimes masculines (disponible en arabe). 


  • En cours : il est important de mentionner que le ministère de la Justice libyen a demandé à l’OIM  Libye de proposer une politique et des réglementations basées sur les résultats de l’étude en  cours menée en collaboration avec l’UNODC.


EN CE QUI CONCERNE LE TRAFIC ILLICITE DE MIGRANTS. 


Il est important de mentionner que la loi libyenne criminalise les entrées, les séjours et les sorties  illégaux de Libye et ne fait pas de distinction entre les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile,  les victimes de la traite, les migrants en situation vulnérables, les enfants non accompagnés, et les  autres migrants nécessitant une protection internationale de leurs droits


  • La loi n˚ 6 de 1987 : réglemente les entrées, les séjours et les sorties des étrangers et met  en place les peines de prison et de déportation pour ceux qui entrent dans le pays de manière  illégale ou cherchent à sortir du pays sans visas. La loi a été modifiée par la loi n˚ 2 de 2004 qui  renforce les conditions d’obtention de visa et pénalise le trafic illégal de migrants sous toutes ses  formes.


Modifications récentes et nouveaux décrets

En Libye, l’immigration est encadrée par la loi n˚ 19 de 2010 sur la lutte contre l’immigration  illégale. L’article 1 de la loi dit « un migrant en situation irrégulière est une personne qui est entrée  ou qui réside sur le territoire de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste sans  permissions ou autorisations des autorités compétentes et avec l’attention de s’y installer ou de  la traverser à destination d’un autre pays ». L’article 6 définit les mesures de dissuasion contre la  migration irrégulière : « les migrants étrangers en situation irrégulière seront punis d’emprisonnement  de travail forcé ou d’une amende qui ne peut excéder 1000 LYD (dinar libyen). Dans tous les cas,  l’étranger condamné pour l’un des crimes définis par cette loi sera expulsé du territoire de la Grande  Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste ». 


Lorsqu’elle exerce ses responsabilités, la Direction de la Migration Illégale (DCIM) — mise en place  par le décret n˚ 386 de 2014 — est liée aux obligations définies par les traités nationaux et  internationaux dont la Libye est signataires :


  • La Convention des droits de l’enfant de 1989 

  • L’Ordonnance de protection et du bien-être de l’enfant de 1991 

  • La Loi n˚ 5 de 1997 sur la protection de l’enfant 

  • L’Article 34 du projet de constitution de la Libye de 2016


La Direction de la Migration Illégale (DCIM), sous l’autorité du ministère de l’Intérieur (GNA), est  responsable du fonctionnement officiel des centres de détention. Certains détenus de la DCIM ont  été arrêtés lors de raids menés dans des camps de trafic de migrants, chez des particuliers, aux  stops dans les rues; l’augmentation des interceptions maritimes par les garde-côtes libyens (LCG)  fait croître le nombre de prisonniers, ce qui contribue à la surpopulation et à la détérioration des  conditions de vie dans les centres de détention. Les violations des droits de l’homme sont largement  répandues dans tous les centres de détention libyens.


Nouvelles politiques existantes


Le décret n˚ 386 de 2014 a mis en place le Département de lutte contre la migration  illégale (DCIM) qui est chargé d’élaborer le cadre juridique national sur le trafic illégal de  migrants et la traite des personnes et de gérer la situation des migrants dans le pays. La DCIM  est chargée de : 


  • Développer et mettre en œuvre des plans de sécurité et de lutte contre la traversée illégale  des frontières et contre la traite et le trafic de personnes; 

  • Appréhender les migrants et les diriger vers les autorités juridiques compétentes; 

  • Placer les migrants en situation irrégulière dans les centres de détention et superviser leur  situation ;

  • Compléter les procédures de déportation en coordination avec les autorités compétentes; 

  • Superviser les centres de détention et les assister dans leur activité.


Selon sa structure organisationnelle, la DCIM comprend différentes directions et branches telles que  les centres de détention et le bureau des déportations. Cette unité travaille sous la supervision de  la direction des opérations et de contrôle et est chargée du transfert des migrants des points de  débarquement à destination des centres de détention ou autres facilités similaires (hôpitaux) ainsi  que du transfert des migrants depuis ou entre les centres de détention et les autorités judiciaires, les  bureaux du ministère public et autres entités. 


Les fonctions de cette institution consistent à :


  • Étudier et élaborer des plans stratégiques afin de limiter le phénomène des migrations illégales en Libye ; 

  • Préparer et mettre en œuvre les plans de sécurité pour lutter contre les crimes de trafic des  êtres humains et d’infiltration ; 

  • Appréhender les migrants en situation irrégulière en Libye et les placer dans des centres d’accueil  pour les encadrer et compléter les démarches nécessaires à leur déportation dans leur pays  d’origine en coordination avec les autorités compétentes; 

  • Enregistrer les données concernant l’appréhension des trafiquants et créer une base de données  les concernant; 

  • Collecter des informations et enquêter, organiser et classer les cas de traite des êtres humains,  les cas de crime organisé, le trafic illicite de personnes et l’infiltration ;  

  • Coordonner les poursuites contre les trafiquants et les suspects avec les agences de sécurité  concernéesMesures en place concernant l’assistance juridique aux victimes et  leur indemnisation. 


Mesures en place concernant l’assistance juridique aux victimes et  leur indemnisation


L’ASSISTANCE JURIDIQUE  


L’information à ce sujet est limitée et, en ce qui concerne  les victimes de la TEH en Libye, il n’y a pas de délivrance de  permis de séjour. 


L’INDEMNISATION DES VICTIMES 


Information non disponible.


Plan d’action national sur la TEH et le TIM

La Libye ne possède pas de plan d’action national de lutte contre la traite des êtres humains. 


Le gouvernement a toutefois manifesté un intérêt certain et  l’OIM Libye soutient actuellement ce dernier dans l’élaboration  d’un plan d’action national anti-traite.


Autres plans d’action existants, en lien avec la traite des êtres  humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM) 

Il n’y a pas d’autre plan d’action disponible au sujet de la lutte contre la TEH et le TIM. Cependant, il existe des procédures opérationnelles standardisées (SOPs) sur la prévention et la  réponse aux violences domestiques (GBV) en Libye qui sont mises en œuvre par le sous-secteur  GBV et qui sont reprises par les autorités gouvernementales concernées. 


Ces procédures opérationnelles standardisées (SOPs) ont été élaborées dans le but de soutenir  une compréhension constante et une approche générale sur l’identification précoce, la référence et  l’assistance aux migrants vulnérables, aux personnes déplacées à l’interne (IDP), aux retournés, aux  membres vulnérables des communautés hôtes et des réfugiés qui sont en Libye. Les SOPs apportent  des réponses au sujet des procédures, des rôles et des responsabilités des divers fournisseurs de

Agences d’appui et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains (TEH)

Autorité compétente et mécanismes utilisés pour l’identification et la  reconnaissance officielle des personnes victimes de TEH

Il n’existe pas de législation ni d’autorité qui reconnaît légalement les victimes de la traite en Libye.


Services et agences d’assistance aux victimes/coordonnées

Il n’existe pas de brochure disponible comportant la liste des services d’assistance. 

Cadre institutionnel

Institutions chargées de l’identification des victimes de la traite des  êtres humains et de l’identification des trafiquants sur le terrain

Les autorités policières, sous l’autorité du gouvernement, sont les premières responsables de  l’identification des trafiquants. Toutefois, les organisations de la société civile, les ONG, les ONGI et  les organisations internationales telles que l’OIM, le UNHCR et l’OHCHR sont celles qui identifient  les trafiquants et les victimes sur le terrain.


Agence chargée de la gestion et du contrôle des frontières, de  l’entrée et de la sortie du territoire

En Libye, la gestion et le contrôle des frontières sont sous la responsabilité des agences  gouvernementales suivantes (qui sont-elles, sous l’autorité du ministère de l’Intérieur). 


L’administration générale pour la sécurité des  points de passage frontaliers (GASBCP) est une  administration au sein de la direction générale de la  sécurité des frontières (DBS) du ministère de l’Intérieur.  Sa principale responsabilité est d’assurer la sécurité et  la protection des points de passage aériens, terrestres  et maritimes. La GASBCP a sous sa responsabilité 25  BCP (huit BCP maritimes, huit BCP terrestres et neuf  BCP aériens), chacune coordonnée par un directeur. Le  directeur agit sur la BCP comme un président et il oriente les cas vers l’autorité responsable. 


L’administration générale des passeports, de la nationalité et le département des  affaires étrangères (PNFAD) est indirectement liée à la gestion des frontières (BM). Elle est  une institution indépendante qui doit rendre compte au ministère de l’Intérieur. 


L’administration générale de la sécurité côtière (GACS) est chargée de lutter contre  toutes les activités illégales, dont la migration irrégulière et le trafic illégal de migrants. En outre,  la GACS est également chargée de contrôler les violations des règlements administratifs dans les  eaux territoriales et le long des côtes.


Institutions et organismes nationaux chargés de la question du trafic  illicite de migrants 

La direction pour la lutte contre la migration illégale  (DCIM) a été créée en 2012 et se trouve sous l’autorité  du ministère de l’Intérieur. Son rôle principal/son objectif  global est la lutte contre les migrations illégales avec  l’assistance de l’OIM et des ambassades étrangères. Théoriquement, la DCIM comprend un bureau  d’investigation qui rassemble des renseignements sur les  trafiquants de migrants et qui dirige des opérations qui  déboucheront sur l’ouverture de poursuites et l’arrestation  des trafiquants d’êtres humains et des trafiquants de  migrants. Cependant, due à la situation actuelle, la  principale activité de la DCIM consiste à la détention de migrants en situation irrégulière et à  l’administration des DC compétentes.


L’administration générale de la sécurité côtière (GACS) est une agence policière qui se  trouve au sein du ministère de l’Intérieur et qui est dirigée par un directeur général. La GACS  a des pouvoirs d’application de la loi et, de ce fait, supervise la lutte contre toutes les  activités illégales qui ont lien avec ses responsabilités. Cela inclut la migration irrégulière et  la traite des êtres humains. Le directeur de la GACS est également chargé de « la salle des  opérations communes de lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic illégal de migrants ». 


Les garde-côtes libyens et la sécurité du port (LCGPS) sont sous la responsabilité de  la marine libyenne (placée elle sous l’autorité du ministère de la Défense). Ils sont chargés de  l’exercice de la souveraineté et de l’application des lois du gouvernement libyen dans les eaux  territoriales selon la convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) de 1982,  la loi nationale et les accords et résolutions relatives aux activités maritimes. Ses responsabilités  concernent également la surveillance des eaux territoriales, le contrôle et la lutte contre  les activités illégales en mer (trafic illégal de migrants, pollution, pêche, etc.), la recherche et  le secours en mer (SAR) et les relations et la coordination avec d’autres agences nationales et  internationales.


Comité de coordination / cellule de lutte / observatoire sur la traite  des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM) 

À ce jour, il n’existe pas de comité de coordination. Toutefois,  l’OIM Libye assiste le ministère de la Justice à l’élaboration de  politiques et à la recommandation de dispositions sur la TEH  et le TIM qui seront ensuite utilisées pour établir les futures  étapes (créer le futur comité de coordination, groupe de travail  / observatoire sur la TEH et le TIM).


Unités spécialisées sur les questions de la traite des êtres humains  (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM) 

Il n’existe pas d’unités spécialisées concernant la TEH et le TIM. De ce fait, il peut en être fait  référence auprès de la DCIM, la GACS et la LCGPS qui sont les principales agences qui travaillent sur  ces questions.


Mécanismes existants

Hotline, assistance téléphonique et/ou existence d’un site internet  pour les cas de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des  migrants (TIM)

TEH/TIM - 1404 *

Autres (protection des enfants  /assistance) - Pas disponible


* le numéro d’assistance/ la hotline est nommé « centre d’appel inter agences pour assistance  humanitaire » (qui ne rend pas compte aux autorités)


Mécanisme national de référence (MNR) et/ou procédures  opérationnelles standardisées (SOPs)

Il n’existe actuellement pas de mécanisme national de référence  ou de procédures opérationnelles standardisées relatifs à la  TEH et au TIM en Libye. Les démarches de recommandation  de protection de l’IASC (Inter-Agency Standing Committee  = mécanisme de coordination inter-organisations de l’aide  humanitaire), qui rassemblent les ONG nationales et internationales, permettent de fournir une  assistance humanitaire aux victimes. 


Il existe des procédures opérationnelles standardisées sur la prévention et la réponse aux violences  domestiques (GBV) en Libye. Elles proposent des orientations qui peuvent être utilisées pour aider  les victimes de la traite dans le cadre de circonstances particulières. 


Ces SOPs ont été développées dans le but de maintenir une compréhension uniforme et  une approche généralisée sur l’identification précoce, la référence et l’assistance aux migrants  vulnérables, aux personnes déplacées à l’interne (IDP), aux retournés, aux membres vulnérables des  communautés hôtes et des réfugiés qui sont en Libye. Les SOPs apportent également des réponses  concernant les procédures, les rôles et les responsabilités des divers fournisseurs de services quant à  l’assistance individuelle et l’orientation vers les services adéquats.



Mesures mises en place aux frontières concernant la détection des cas  de traite des êtres humains (TEH) et le trafic illégal des migrants  (TIM)

Il n’y a pas de mesures particulières mises en place. Cependant, en 2019, l’OIM Libye a organisé  deux sessions de formation sur la lutte contre le trafic illicite de migrants avec la participation des  gardes-frontières du ministère de la Défense, de membres de l’administration générale de la sécurité  des frontières, de l’équipe nationale sur la sécurité des frontières et de la DCIM. En outre, la même  année, l’unité de protection de l’OIM a mis en place des formations à l’attention des membres du  ministère des Affaires sociales, du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Justice.



Agences judiciaires chargées d’enquêter sur les cas de TEH et de TIM

Le département d’investigation criminelle (CID) est  placé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et couvre  à la fois les aspects techniques et les aspects judiciaires  des enquêtes criminelles. C’est la plus haute autorité du  ministère de l’Intérieur chargée des questions techniques.  Le CID est chargé d’enquêter sur les crimes sérieux et le  crime organisé. Il comprend un département spécialisé  dans la lutte contre l’immigration illégale, le trafic illégal  de migrants, le trafic de drogues, le trafic d’armes, les  crimes économiques et financiers, le blanchiment d’argent,  les meurtres et l’extorsion. Il est divisé en cinq branches  situées à Benghazi, Tobruk, Marj, Albayada et Sebha. Il compte 5000 employés au niveau national.  Cependant, les officiers soulignent les besoins en ressources humaines, matérielles et financières  nécessaires à la mise en œuvre des activités du département. De plus, le CID fait face à des  difficultés lorsqu’il doit affronter des groupes armés. 


Le département général d’investigation (GID) est doté d’un large mandat : il combat  le terrorisme, le crime organisé et gère les questions relatives à l’exploitation du pétrole et à  l’industrie en Libye. Il n’a cependant ni la capacité organisationnelle, ni le cadre juridique, ni les  compétences pour remplir son mandat. Il a également une branche investigation qui s’occupe. des questions de contre-terrorisme. Le GID compte près de 6000 employés parmi lesquels la  distinction est faite entre ceux qui ont été intégrés après la révolution (20 à 25 % d’entre eux)  et ceux qui ont une carrière de policier. Le GID compte également des membres des milices. Sa  capacité opérationnelle est limitée due au manque de moyens techniques et de formation de son  personnel. Le siège du GID se trouve sur la troisième circulaire de Tripoli, près de l’aéroport de  Mitiga et du point de passage frontalier de Ras Adjir



Laboratoire de la police scientifique pour la vérification des  documents d’identité et des titres de voyage 

(L’objectif est de renforcer la vérification et l’établissement de l’identité tant des victimes que des  trafiquants) 


L’administration générale des passeports, de la nationalité et  le département des affaires étrangères (PNFAD) procède  régulièrement à des vérifications sur les documents  potentiellement frauduleux. 


À travers le projet EUBAM, les membres du CID ont reçu  des formations sur les différents niveaux basiques de sécurité  des documents : les cours divulguent un savoir théorique  et des exercices pratiques sur les contrôles de sécurité des  documents, comme le filigrane de reconnaissance, le type  de matériaux utilisés, les tampons, l’encre, les techniques  d’impression, etc. Les stagiaires sont sensibilisés à la lutte et  à la reconnaissance des méthodes de falsifications de visas  Schengen afin de freiner l’expatriation de personnes sans documents réguliers vers l’Europe.



Groupe technique de travail chargé d’étudier la traite des êtres  humains (TEH) et le trafic illégal des migrants (TIM)

En Libye, il existe une plateforme «migrant et réfugié » mise en  place par l’équipe humanitaire du pays (UNSMIL) pourtant le  thème central ne prend pas en compte un échange réel sur la  TEH et le TIM. 


Les autorités libyennes et les Nations Unies ont mis en place un groupe de travail sur les migrations  mixtes chargé de coordonner l’assistance internationale et de donner assistance aux migrants et aux  réfugiés qui ont subi de mauvais traitements. Cela concerne aussi les victimes de la TEH et de TIM.


Agence chargée de la collecte et du traitement des données  administratives sur la traite des êtres humains (TEH)

Le gouvernement libyen ne diffuse pas d’informations ni de  données sur la TEH et le TIM. Ces dernières sont en général  fournies par les organisations des Nations Unies, les ONG  internationales et le comité de coordination.


Coopération transfrontalière et internationale

Accords internationaux et accords bilatéraux de coopération relatifs à la lutte contre la traite et le trafic illicite transfrontalier.


AU NIVEAU INTERNATIONAL ET RÉGIONAL, LA LIBYE A SIGNÉ LES ACCORDS SUIVANTS :



  • En février 2017, le Protocole d’entente (MoU) sur le développement de la coopération  concernant l’immigration illégale, la traite des êtres humains, le trafic de carburant et le  renforcement de la sécurité frontalière est signé entre le Premier ministre italien et le  représentant du gouvernement d’unité nationale libyen soutenu par l’ONU.



  • La déclaration de Khartoum sur l’initiative entre l’Union africaine et les pays de la Corne de  l’Afrique sur la traite des êtres humains et le trafic illégal de migrants est signée par la Libye en  octobre 2016.


  • La Libye est également signataire de l’initiative entre l’Union africaine et les pays de la Corne de  l’Afrique sur la traite des êtres humains et du trafic illégal des migrants (AU HoAI) qui a été mise  en place en 2014. Cette initiative sert également de forum pour les pays de la région de la Corne  de l’Afrique participants pour débattre, échanger des informations, partager des expériences et  délibérer sur la situation et les mesures de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic  illégal de migrants dans la région de la Corne de l’Afrique.


  • L’Organisation internationale des migrations (OIM) a commencé à travailler en Libye en  2006 et compte plus de 150 employés à l’est, à l’ouest et au sud du pays. La matrice du suivi des  déplacements de l’OIM observe les déplacements et les flux migratoires : les données et analyses  qui en découlent visent à fournir une base de données qui facilite des interventions humanitaires  ciblées. À travers ses conseils, l’OIM est capable d’adapter une réponse exhaustive aux besoins  humanitaires des migrants, des personnes déplacées à l’interne, des populations rapatriées et  des communautés hôtes. L’OIM co-préside le groupe de travail sur les migrations mixtes au côté  de l’UNHCR. Elle gère la réponse aux besoins urgents lorsqu’une intervention humanitaire est  nécessaire due à la situation de la crise migratoire du pays. La traversée de la méditerranée entre  la Libye et l’Italie est souvent décrite comme l’une des routes migratoires les plus dangereuses au  monde. 


  • Le bureau régional de l’UNODC en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Malgré les  dynamiques politiques et sécuritaires libyennes mises en place depuis 2014, l’UNODC continue  à collaborer avec le gouvernement libyen sous la forme d’une assistance technique et de services  de conseils pour lutter contre le crime organisé. Les activités de l’UNODC sont diverses et  concernent entre autres le renforcement des formations sur l’investigation des cas de trafic illicite  de migrants pour les représentants du département des migrations illégales du ministère de  l’Intérieur, de la Sécurité côtière, des garde-côtes libyens et du Bureau du procureur général.


  • Coopération avec INTERPOL : un Bureau central national d’INTERPOL existe à Tripoli (BCN) et fait le lien entre la loi nationale libyenne avec d’autres pays et avec le secrétariat général  à travers le réseau global de communication sécurisé de la police nommé I-24/7. Dans le cadre  de ses fonctions, INTERPOL assiste la police libyenne lors des investigations globales. Le BCN  travaille avec les agences policières dans le pays où il se trouve, mais aussi avec les autres BCN et les sous-bureaux dans le monde entier, et le bureau du secrétariat général.


  • The Projet SHARAKA : Le projet SHARAKA : (un projet pilote : une opération portuaire  en Libye). Il s’agit d’une opération menée par les autorités libyennes dans les ports  maritimes de Khoms en octobre 2020. Dirigée par le Bureau central national (BCN)  d’INTERPOL à Tripoli, en coopération avec le service des douanes, le service des enquêtes  criminelles et d’autres agences de sécurité. L’opération a stimulé l’échange d’informations en  cours et élargi l’accès aux bases de données d’INTERPOL. L’équipe du projet SHARAKA a fourni  un soutien opérationnel et technique à distance au BCN de Tripoli, et a fourni des dispositifs  de connexion mobile aux bases de données d’INTERPOL et des dispositifs biométriques pour  recueillir les empreintes digitales. Plus de 30 policiers libyens ont été déployés pour contrôler les  individus et leurs passeports ; recueillir les empreintes digitales et les images faciales des membres  d’équipage présumés ; et inspecter les navires, les véhicules et les cargaisons.


AU NIVEAU BILATÉRAL, LA LIBYE A SIGNÉ LES ACCORDS SUIVANTS :

  • L’accord de coopération avec l’Italie pour la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, les  drogues et la traite des êtres humains (32 000— /12/Rome). 


  • L’accord de coopération avec l’OIM sur les programmes concernant la migration, la santé, la  formation, la lutte contre le trafic des migrants, l’émigration, l’immigration et l’assistance aux  personnes déplacées. (92 005— /8/ Genève). 


  • Le Protocole d’entente (MoU) avec la Commission européenne sur la lutte contre la  migration illégale (222 006/5/). 


  • Le Protocole d’entente (MoU) avec l’Union européenne sur les frontières, les mouvements et  les migrations (232 007/7/). 


  • Le traité d’amitié avec l’Italie sur différentes questions, dont la lutte contre la migration et la  sécurisation des frontières (302 008/8/). 


  • L’accord de coopération avec le Niger sur la sécurisation des frontières communes (2008). 


  • L’accord de coopération avec l’Union européenne sur les frontières, le mouvement et la  migration (42 010— /10/ Tripoli). 


  • La Déclaration commune entre les hauts fonctionnaires libyens et ceux de l’Union  européenne sur les frontières, les mouvements et la migration (42 010— /10/ Tripoli). 


  • La Déclaration de Tripoli avec l’Italie sur les migrations et le développement (212 012/1/). 


  • Le protocole d’entente (MoU) avec l’Italie sur la lutte contre les migrations illégales et la  conclusion des accords entre les deux parties sur la sécurité transfrontalière terrestre et aérienne  (282 012/2/). 


  • Le protocole d’entente de coopération dans les domaines du développement, de lutte contre la  migration illégale, la traite des êtres humains et le trafic illégal de migrants et le renforcement de  la sécurité transfrontalière avec l’Italie (22 017/2/). 



Mécanisme transnational de référence (MTR)

Il n’existe pas de mécanisme transnational de référence. 


Pour en savoir plus sur les MRT, voir le projet et l’outil TACT (Transnational Referral Mechanism Model)  de l’OIM



Autres instruments utilisés pour la coopération internationale 

  • La mission d’assistance aux frontières de l’Union européenne (EUBAM) : depuis 2013,  EUBAM Libye soutient les autorités libyennes dans le développement de la gestion et de la  sécurité des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays. Dans le cadre de sa mission  de gestion de la crise civile et de son mandat de formation, EUBAM travaille avec les autorités  libyennes à un niveau stratégique et opérationnel. Les activités sont menées sur la base du conseil,  de la formation et du soutien donnés aux homologues libyens concernant le renforcement des  services aux frontières en accord avec les standards internationaux et les meilleures pratiques  et en conseillant les autorités libyennes sur l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion  intégrée des frontières (IBM). EUBAM a également participé à l’élaboration d’un groupe de travail  sur la Libye du Sud, présidé par le directeur de l’équipe nationale de sécurité et de gestion des  frontières et qui inclut des représentants des trois brigades du Triangle de Salvador et du conseil  militaire. Il existe une discussion en cours concernant une possible coordination entre EUCAP  Sahel Niger, EUCAP Sahel Mali et Frontex. 


  • EUBAM a organisé une rencontre du groupe de coordination sur le crime organisé  (OCCP) pour promouvoir l’application de la loi en Libye. Cette réunion était financée par  l’Autriche, Les Pays-Bas et EUROPOL. Le groupe de coordination sur le crime organisé a été créé  en 2018 pour promouvoir le développement d’une organisation policière libyenne moderne et  respectueuse des droits de l’homme. Dans le cadre de l’OCCP, les experts libyens et européens  ont principalement discuté de la collecte, de l’analyse et du partage des renseignements  concernant le crime organisé. 


  • En avril 2020, la mission d’assistance aux frontières de l’Union européenne (EUBAM) Lybie et  le bureau national de l’OIM en Libye ont signé un protocole d’entente de coopération  mutuelle. EUBAM et l’OIM, en partenariat avec leurs homologues libyens, organiseront avec  calme les politiques de gestion et de sécurité des frontières qui seront ensuite mises en œuvre  une fois qu’un accord politique sera trouvé entre les parties en conflit. Le protocole d’entente  envisage une coopération étroite dans la mise en œuvre du projet « d’assistance à la gestion  intégrée des frontières en Libye » financé par le fonds d’urgence de l’Union européenne. La  synergie entre l’EUBAM et l’OIM appuiera les homologues libyens dans l’élaboration de réformes  dans les domaines de gestion intégrée des frontières, l’application de la loi et la Règle de droit en  Libye. 


  • La mission d’assistance des Nations Unies pour la Libye (UNSMIL) est une mission  spéciale de politique intégrée mise en œuvre le 16 septembre 2011 par la résolution 2009 du  conseil de sécurité des Nations Unies (2011) sur la demande des autorités libyennes dans le  but d’apporter une aide aux nouvelles autorités de transition dans leurs efforts post-conflit. Le  mandat de l’UNSMIL a été modifié et rallongé par des résolutions successives du Conseil de  Sécurité. L’actuel mandat de l’UNSMIL est encadré par la résolution 2486 du Conseil de Sécurité  des Nations Unies (de 2019) qui renouvèle la présence de l’UNSMIL jusqu’au 15 septembre  2020. 


  • En novembre 2019, le rapport final du groupe d’experts sur la Libye est établi en vertu de  la résolution du Conseil de Sécurité 1973 (de 2011) et en accord avec le paragraphe 15  de la résolution 2441 (de 2018). Le rapport est fourni par le comité du Conseil de Sécurité  concernant la Libye créé le 28 octobre 2019 et pris en considération par le comité le 25  novembre 2019. 


Consulter EUBAM ou UNSMIL pour plus d’informations sur le groupe d’experts sur la Libye.

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